Cuma ou pas cuma : les jeunes témoignent en Haute-Saône

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Cuma ou pas cuma : les jeunes témoignent en Haute-Saône

De gauche à droite : Michael Petitjean, Julien Faivre, Sébastien Durupt et Baptiste Konne.

La fdcuma 70 a consacré son AG, le 22 janvier, à l’intégration des jeunes. Quatre nouveaux adhérents de la cuma des Vosges Saônoises témoignaient. Pour certains, le partage de matériel est un choix naturel, pour d'autres, une petite révolution !

Plusieurs jeunes ont fait récemment leur entrée dans la cuma des Vosges Saônoises. Chacun avec leurs besoins. Chacun à leur rythme.  Michael Petitjean, pour sa part, a repris l’exploitation laitière de son père en 2009, qui était déjà en cuma. L’adhésion s’est  faite naturellement. Il en est devenu le trésorier,  «pour que les projets continuent à avancer».

Sébastien Durupt n’a pas emprunté le même chemin. «Je me suis installé en 2012 en reprenant la ferme de mon oncle, qui n’était pas adhérent. J’ai dû réaliser la mise aux normes de l’exploitation en créant une fosse. Je n’avais pas les moyens d’investir individuellement dans une tonne, donc je me suis rapproché de la cuma», relate-t-il.

En cuma depuis la mise aux normes

Même raisonnement chez Julien Faivre, installé en 2003. «En réalisant le parcours à l’installation, je n’ai pas été aiguillé vers la cuma. Et puis la mise aux normes est arrivée», raconte-t-il. Arrivé au bout de sa capacité d’investissement, il s’est tourné vers le collectif en 2012.  Et il a pris goût au partage de matériel. «Après la tonne à lisier, j’ai intégré le groupe des tracteurs. Depuis 2015, nous sommes en train de mettre en place un groupe de fenaison, avec trois exploitations voisines. Pour moi, c’est une révolution.»
Sébastien Durupt travaillait dans une entreprise agricole avant son installation. La cuma lui a proposé de le salarier en conduisant l’ensileuse au printemps et à l’automne. «Je n’aurais jamais imaginé pouvoir conduire à nouveau du beau matériel ! Grâce à la cuma, je renoue avec ma passion et cela m’apporte un petit complément de revenu», témoigne-t-il.

Un réseau apprécié

Le profil de Baptiste Konne est certainement le plus atypique. Il s’est installé en 2013 en maraîchage bio, avec deux associés. Il élève aussi quelques vaches pour disposer d’effluents et des cochons, nourris avec des légumes invendus. «En bio, je n’ai pas droit aux intrants chimiques, je dois bien raisonner mes apports. J’ai donc adhéré à la cuma pour bénéficier de la composteuse», confie-t-il.  «Je n’ai ressenti aucun souci d’intégration, le groupe est ouvert. A la base, j’ai adhéré pour répondre à un besoin égoïste en matériel. Maintenant, j’apprécie surtout le réseau. Sur mon exploitation, nous pratiquons encore une agriculture diversifiée, comme il y a 50 ou 60 ans. Les adhérents de cuma connaissent encore ces anciennes pratiques, même s’ils se sont spécialisés. C’est intéressant d’échanger avec eux.»

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