Alain, chauffeur polyvalent en cuma

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Alain, chauffeur polyvalent en cuma

Alain Lefranc, chauffeur polyvalent à la cuma de Nanteuil-le-Haudoin dans l'Oise.

Premier témoignage de notre dossier sur les métiers de salariés en cuma, celui d'Alain Lefranc, de la cuma de Nanteuil-le-Haudoin, dans l'Oise. "« Je suis à la fois responsable des machines et de la qualité du travail que j’exécute au champ.

Ses parents étaient horticulteurs. « Comme je ne travaillais pas très bien à l’école, on m’a orienté assez tôt vers un BEP Polyculture élevage. Tout de suite motivé, j’ai bien réussi et pu poursuivre mes études en décrochant un BTA de mécanique agricole. Après le service militaire, j’ai trouvé un poste de chauffeur à la cuma de Nanteuil-le-Haudoin, où je travaille toujours. »

Six mois au champ, six mois à l’atelier

Son travail se répartit en six mois au champ chez l’usager, et six mois d’atelier. « Quand je vais chez l’agriculteur, je suis à la fois responsable du matériel et de la qualité du travail que j’exécute au champ. J’aime vraiment ce que je fais, et le rapport avec les adhérents. » Après 22 ans d’expérience, il travaille parfois avec la seconde génération.

« Le matériel est devenu à la fois très performant, avec des tableaux de bord plein d’informatique, très confortable, et fiable quand il est bien entretenu. Mais il faut rester attentif : une moissonneuse-batteuse tombe en panne une petite heure à cause d’un oubli, et ce sont 4 ha de blé qui ne sont pas moissonnés ! » Il va travailler chez un adhérent différent tous les deux/trois jours, sauf en période de moisson. « De septembre à début décembre, j’encadre les saisonniers pour fonctionner en équipe de quatre, deux de jour et deux de nuit, sur une machine en intégrale qui fonctionne 24h/24. Il faut savoir créer une bonne atmosphère pour passer 12 h ensemble. »

Tableau formation-chauffeur

Le travail est annualisé : « Mais on peut faire des heures supplémentaires qui permettent d’augmenter le salaire. Travailler la nuit est mieux payé aussi. » Il a démarré au smic. « A l‘occasion d’un départ, on m’a fait passer au coefficient de mécanicien, mieux rémunéré. » Rien n’a changé au travail : « on fait nécessairement les deux métiers, sinon on est seulement saisonnier ! » Travailler quand il fait beau, se reposer quand il pleut reste difficile pour la vie de famille. Sa femme institutrice est en congés l’été : « A cette période intense, j’arrive à m’échapper 10 à 15 jours pour rétablir l’équilibre, plus une semaine en février et à Pâques ». 

Un métier pour moi ?
•Il faut une bonne santé, le goût de bouger, de travailler dehors, de l’efficacité, de l’habileté, mais aussi un grand sens de l’observation, de l’adaptation, du contact et du travail en équipe.
•Rémunération : en début de carrière 10,10 € brut de l’heure, et jusqu’à 11,80 € brut de l’heure en fin de carrière. Possibilité d’évoluer en interne vers des métiers polyvalents mieux valorisés.

Vendredi prochain, Jean-Pierre, responsable de l’atelier.

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