Pesticides néonicotinoïdes interdits: céréaliers et industriels protestent

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Pesticides néonicotinoïdes interdits: céréaliers et industriels protestent

Les céréaliers comme les industriels de l'agrochimie ont protesté jeudi contre le retour de l'interdiction des insecticides néonicotinoïdes en 2018 dans le projet de loi biodiversité, à l'occasion de la troisième lecture du texte à l'Assemblée nationale.

Les députés ont interdit dans la nuit de mercredi à jeudi les insecticides de la famille des néonicotinoïdes à partir de septembre 2018, mais avec des dérogations possibles jusqu’en 2020. Utilisés dans l’agriculture, ils sont considérés comme tueurs d’abeilles par des ONG.

Pour l’association Orama, qui représente les producteurs de céréales et oléagineux, le gouvernement et les députés qui ont voté l’interdiction « ont cédé une fois de plus et avec complaisance à la propagande mensongère des organisations environnementalistes plutôt que d’écouter ceux qui se confrontent à la complexité accrue de l’acte de production en milieu vivant et à en concilier les impératifs avec ceux de l’écologie »L’UIPP, qui réunit 21 producteurs de produits phytosanitaires, déplore pour sa part un « vote punitif » de l’Assemblée nationale, qui « ne prend pas la mesure des enjeux ». Cette disposition « est contraire à la réglementation européenne et portera de ce fait une atteinte évidente à la compétitivité de l’agriculture française ». De plus, elle « va conduire à des impasses agronomiques », argumente l’Union des industries de la protection des plantes.

L’UIPP s’inquiète également de « l’absence de modalités pratiques quant à ces dérogations » possibles jusqu’à 2020. L’UIPP « restera par conséquent mobilisée aux côtés des filières agricoles pour faire valoir ses propositions lors des prochaines étapes du processus législatif », ajoute-t-elle.

Une pétition ayant recueilli plus de 600.000 signatures pour demander l’interdiction des néonicotinoïdes, qui font l’objet d’un moratoire partiel en Europe depuis fin 2013, avait été remise le 16 juin à Ségolène Royal, alors que le gouvernement était divisé sur cette question entre ministères de l’Agriculture et de l’Environnement.