Même sans fongi, les cultures ne sont pas affectées…

Partager sur

Même sans fongi, les cultures ne sont pas affectées…

En Chine, les chercheurs du programme se sont intéressé à la co-culture de deux types de riz qui contrarie le développement du champignon responsable de la piryculariose.

Riz éternel, un joli nom pour un programme de recherches qui se penche sur la bataille entre des variétés de riz et un champignon pathogène. Voyage au pays où des riz se défendent sans traitement.

Le déploiement de système immunitaires diversifiés permet de développer des agrosystèmes présentant une protection des plantes durable. Les premiers résultats d’un projet impliquant notamment l’Inra et le Cirad conduisent à cette conclusion. Riz éternel vise à étudier les résistances variétales dans les rizières du Yuanyang. Ce territoire de 10.000ha au sud de la Chine est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco et présente une autre particularité remarquable: sans que les agriculteurs utilisent de fongicide, les cultures ne sont que très peu affectées par le champignon responsable de la pyriculariose. Celui-ci «fait des ravages dans le monde entier, détruisant chaque année de quoi nourrir plus de 60millions de personnes», présente le communiqué de l’Inra dévoilant les résultats.

De parades en ripostes

Face aux attaques du champignon pathogène, la céréale développe deux niveaux de défense: Une réponse immunitaire et des gènes de résistance. Dans la course à l’armement, les agents pathogènes s’adaptent aussi parviennent à contourner les parades.

pyriculariose-sariceltik-camargue

Illustration des dégâts de la pyriculariose, avec une parcelle expérimentale en Camargue (©Cirad-H. Adreit).

Et si le riz faisait avancer le blé?

Dans les montagnes du Yuanyang, la présence du champignon est avérée et «deux types de riz sont co-cultivés», relate l’institut. Les variétés du premier type de riz présentent une forte immunité et une faible résistance. Pour celles du second type, le schéma est inverse. Ainsi, «ces deux types de variétés», aux systèmes très différents, «ont conduit à l’existence de deux populations spécialisées de pathogènes incapables de combattre sur tous les fronts Même si localement, dans certaines parcelles, «quelques batailles sont perdues par les plantes, le champignon ne peut se disperser dans le paysage.» Le document de l’Inra précise que des chercheurs vont s’inspirer de ces observations pour mener des expériences similaires sur les cultures de blé.