[anti-crise] Autoconsommer ses céréales

Il n’y a pas de réticence à utiliser des céréales dans une ration équilibrée en énergie, azote et minéral: 1 kg de granulé à 17-19% de protéines brutes peut être remplacé par 750g de blé + 220g d’un tourteau ou correcteur azoté 42 à 45% MAT + 30g de minéral riche en calcium, relèvent Adèle Marsault et Jean-Michel Lochet, de la Chambre d’agriculture de la Vienne, dans l’article qu’ils consacrent à ce sujet dans le bulletin d’information interne Chambr’élevage – juillet 2014. «Comme pour les concentrés du commerce, le préalable à l’efficacité passe par l’évaluation des fourrages disponibles en lien avec les besoins des animaux» écrivent-ils. Certes, la transformation de ses propres céréales nécessite des équipements supplémentaires (cellule de stockage et broyeur ou aplatisseur) et va générer du travail supplémentaire.

Des matières premières compétitives

Mais le jeu en vaut la chandelle, comme en témoigne Jérôme Bétard, éleveur en gaec dans la Vienne (115 VL). «Nous avons fait le choix de l’autoconsommation des céréales dès notre installation, car nous avons toujours eu une surface suffisante pour faire des cultures de vente sans pénaliser l’autonomie fourragère. En plus, notre ration de base est déficitaire en énergie car nous incorporons de l’ensilage d’herbe et nous avons beaucoup de vaches hautes productrice dans le troupeau. Acheter tout le concentré énergétique, nous coûterait donc très cher». Ramené au 1000 litres de lait, le coût de concentré de son exploitation est inférieur d’une quinzaine d’euros par rapport à la moyenne observée dans des exploitations comparables.

Impact du remplacement du concentré de production du commerce par un concentré de production « fermier » selon le prix des céréales et celui du concentré de production du commerce (en €/1000 l).
Source: Inosys – Réseaux d’élevage