[Temps de travail] 30 minutes par semaine pour l’alimentation du troupeau

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[Temps de travail] 30 minutes par semaine pour l’alimentation du troupeau

Alléger son astreinte de 3 à 4 heures par jour pour un coût modéré: voici les avantages d'une activité de désilage en service complet.

L'intercuma du Villefranchois a développé une activité de désilage avec automotrices pour les éleveurs en bovins lait et viande. La réduction du temps d'astreinte atteint 3 à 4heures par jour pour un niveau de prix identique à ce que coûte le travail de l'agriculteur, matériels inclus.

Economiser 3 à 4heures de temps de travail par jour pour 12-16€/1000litres (en bovin lait): c’est ce que propose l’intercuma du Villefranchois, en Aveyron, à 17 éleveurs de bovins lait ou viande, à l’aide de deux désileuses automotrices en service complet.

Guy Dalmières et Pascal Mouly, adhérents à l’intercuma du Villefranchois, témoignaient lors de l’assemblée générale de la fédération des cuma d’Aveyron, le 9 mars. Cette intercuma rayonne sur une cinquantaine de cuma adhérentes et propose, notamment, à huit d’entre elles une activité de désilage avec des automotrices, à la fois pour des éleveurs en bovins lait et viande.

Guy Dalmières, de l'intercuma du Villefranchois, témoignait lors de l'Assemblée générale des cuma de l'Aveyron en mars.

Guy Dalmières, de l’intercuma du Villefranchois, témoignait lors de l’assemblée générale des cuma de l’Aveyron en mars.

Trois salariés à temps partiel et deux à temps plein

L’activité de désilage en service complet a démarré en 2008, ont expliqué les éleveurs, avec dès le départ, l’ambition de réduire l’astreinte quotidienne. Le résultat a été drastique, comme l’a indiqué Pascal Mouly: «Je suis en bovin viande. Auparavant, il me fallait passer bol, le tracteur et télescopique. Avec une désileuse traditionnelle, je passais 3h/jour sur l’alimentation. J’ai simplifié avec l’activité en service complet: le salarié est très efficace, il y passe 10-20min par jour sur l’exploitation. Il me reste juste la préparation, qui se résume à une demi-heure par semaine: débâcher le silo, mettre le foin, le tourteau, le minéral.»

Ce qu’a confirmé Guy Dalmières, qui travaille avec 55 vaches laitières: «Avant 2008, mes vaches étaient en alimentation libre-service. Je me voyais de plus en plus mal à faire l’intégralité du travail seul pour 500.000litres, en me dégageant du temps libre à côté. Et aujourd’hui, ça se passe efficacement.»

Gestion des stocks

«Ce service facilite aussi la gestion des stocks, précisait Pascal Mouly . «Une année de sécheresse, on ajoute de la paille, du foin, on arrive à faire des rations équilibrées. Ce à quoi je ne parvenais pas auparavant. Les animaux sont en bien meilleure forme. Et les granges aussi, puisqu’on arrive à gérer les stocks. On revivrait des années comme 2003 ou 2007, j’y arriverais bien mieux.»

«En fibre mélangée, confirmait Guy Dalmières, on arrive à faire manger de la fibre aux vaches. Au niveau santé des animaux, c’est quand même plus facile en ration complète.»

Deux tournées

Les éleveurs en bovin viande n’ont plus besoin de la désileuse à partir de la mise à l’herbe, tandis que la distribution doit être assurée toute l’année pour les vaches laitières.

Une contrainte qui n’a pas pesé, bien au contraire, a expliqué Guy Dalmières: «Une tournée fait 3heures, l’autre fait 5heures. A partir de mai, nous arrêtons l’une des machines. Cela permet aux salariés de prendre des congés, puis l’activité ‘trieur’ prend le relais dans l’été. En octobre ou novembre, l’autre machine redémarre. C’est comme cela que nous sommes arrivés à consolider deux temps pleins.»

Un service qui ne coûte pas plus cher que les matériels individuels… à la différence près que la travail est fait «qu’il neige, qu’il pleuve ou qu’il vente!».

«L’animateur machinisme de la fédération des cuma de l’Aveyron était intervenu chez nous pour calculer le coût du service au plus juste, en incluant la main-d’œuvre, les vieux matériels que l’on avait, le temps que l’on y passait. Et en cuma, ça passe économiquement mieux qu’avec nos matériels. Ce qui était flagrant, c’est la main-d’œuvre», soulignait à son tour Pascal Mouly.