L’ensilage, cette récolte que l’animal valorise

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L’ensilage, cette récolte que l’animal valorise

Le maïs subit toute une chaîne de production jusqu’à l’auge et il est intégré dans une ration qui doit elle-même être équilibrée, aussi du point de vue physique. Autant de paramètres dans lesquelles il faut mettre son nez pour prendre ses décisions.

L’éclatage des grains, comme les longueurs de coupe, peuvent poser question pour l’éleveur. Ce dernier doit maîtriser les réponses pour tirer le meilleur parti du fourrage qu’il récolte. Voici quelques explications pour mieux comprendre les enjeux.

Pour qu’un ruminant valorise au maximum l’énergie contenue dans la fraction «grains» d’un ensilage de maïs, l’amidon doit représenter les deux tiers de l’énergie de l’ensilage. Il est aussi nécessaire que ce grain soit broyé et cassé en 6 à 8 morceaux pour une assimilation optimale par le système digestif des ruminants, et, autrement dit, pour limiter les rejets dans les bouses.

Coupe propre, longueur maîtrisée

Le jour J, la vérification de la bonne fragmentation du grain se fait avec un tamis de 4,75 mm. Il est souhaitable que plus de 70 % des particules des grains soient inférieures à cette dimension (indice de fragmentation > 70 %). Le hachage en brins longs, c’est l’objectif d’un bon compromis entre des tailles de particules, un bon tassement de l’ensilage (indispensable pour une bonne conservation) et une rumination suffisante qui maintient un niveau de pH ruminal élevé. Pour résumer la chaîne de cause à effets : augmenter la taille de particules stimule la rumination, donc la sécrétion salivaire qui améliore le pH ruminal et in fine, la production.

Pour ce bon compromis, on recherche une coupe franche et supérieure à 8-10 mm rendue auge pour favoriser une bonne rumination des vaches laitières. Attention, rendu auge n’est pas rendu silo… On se doit, selon le type de matériel de reprise et distribution de la ration, de viser des longueurs de coupe supérieures de 4 à 6 mm, cela pour prendre en compte la défibration générée par les fraises de désilage et autres vis de mélange des bols et mélangeuses.

Par ailleurs, la part de concentré élevée dans la ration peut exiger d’avoir également une taille de particules supérieure, selon les systèmes de rationnement.

Ensilage : n’oublions pas la ration

Il est évident que chaque ensilage doit être adapté à chaque exploitation pour tirer le meilleur parti du fourrage, qui, ne l’oublions pas, s’intègre dans une ration. Des normes de taille de particules sur la ration totale pour une vache laitière se mesurent à l’aide d’un tamis Pen State. Pour un bon équilibre physique au niveau du rumen, un objectif de répartition à garder en tête serait : 30-35 % de particules < 8 mm (maximum), 55-60 % de particules de 8 à 19 mm et 5-10 % de particules >19 mm.


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