Hautes-Pyrénées: table ronde sur l’autonomie alimentaire

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Hautes-Pyrénées: table ronde sur l’autonomie alimentaire

Vendredi 3 février, la fdcuma des Hautes-Pyrénées tenait son assemblée générale à Tarbes. Au programme, une table ronde qui a placé au cœur des débats l’autonomie alimentaire dans les élevages, en donnant la parole à des éleveurs.

Agriculteur à Sarriac Bigorre, Jean-Luc Bongiovanni exploite 84ha dont 7ha en bio, lui permettant de commercialiser entre 10 et 12.000poulets en vente directe et produit des canards PAG. Son objectif vise à être le plus autonome possible en matière d’alimentation. Dans la ration de base, il intègre du maïs et du soja produits à la ferme. Pour améliorer sa digestibilité, le soja est chauffé avec le toaster de la cuma départementale du Gers. Les minéraux, le tourteau de tournesol et colza (issus d’une fabrication de chips locale), le son et le concentré de luzerne sont achetés. «Ma façon de travailler me permet de diminuer le coût de l’alimentation et contribue à une meilleure traçabilité de mes produits, argument très important pour mes clients.»

Guy Doleac, éleveur laitier, est installé à Bernadets Debat sur 56ha dont 27 en surfaces fourragères, 50laitières pour un quota de 470.000litres, un élevage de 25.000poulets label pour 2,5UTH. La production laitière est livrée chez Danone mais 12.000litres sont transformés en yaourts à la ferme. Guy a bâti sa stratégie sur l’autonomie en protéines de l’exploitation. Il a donc misé sur la culture de luzerne et de méteil en dérobé sur 25ha. Pour les laitières, les composants de la ration sont produits sur l’exploitation. Seuls, les concentrés et les minéraux sont achetés.

Vincent Condis est éleveur de chèvres avec transformation à Escanecrabe, en Haute-Garonne. Associé dans un gaec à trois, son exploitation de 150hectares nourrit les 750chèvres et les 600.000litres de lait sont transformés en fromages, tous vendus en vente directe. Dans cet objectif, l’alimentation doit être de très bonne qualité. La qualité du fourrage est l’objectif principal des associés. Ils ont alors investi dans un séchoir de foin en balles rondes en vue de garantir un foin de qualité et une meilleure organisation du travail au moment des foins. «On peut augmenter les surfaces fauchées par fenêtre météo.» Les inconvénients sont le coût de fonctionnement avec une forte consommation d’énergie fossile (Gnr, électricité) ainsi qu’un temps important de manutention.

Jean-Paul Dastugue, éleveur de Blondes d’Aquitaine (60UGB), est installé à Sentous sur 75hectares. Depuis 2000, l’élevage possède une entière autonomie alimentaire. Seuls les minéraux sont achetés à l’extérieur. La ration est composée de 50% de triticale, 30% de maïs et 20% de soja produits exclusivement sur l’exploitation. Elle est complétée de luzerne et foin. Pour Jean-Paul, cette autonomie engendre une économie substantielle de 8.700€ sur son exploitation. «Le côté négatif, c‘est le temps de travail. D’une part, la culture de la luzerne est exigeante pour garantir la qualité et d’autre part, la manutention pour la distribution de l’alimentation est très chronophage.»