Les cuma mobilisées contre la tuberculose

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Les cuma mobilisées contre la tuberculose

Le nettoyage des matériels utilisés en commun tels que les bétaillères ou les épandeurs, atténue les risques de propagation de la maladie.

Réunies en AG le 20 mars à Limoges, les cuma de Haute-Vienne ont choisi de réfléchir aux précautions à prendre pour freiner la contagion de la tuberculose.

La Coopérative Départementale Agricole d’Action Sanitaire (CDAAS), la chambre d’agriculture, la fdcuma…, toutes les organisations agricoles de Haute-Vienne sont préoccupées par la progression de la tuberculose bovine qui déborde maintenant des départements limitrophes où elle sévit depuis plusieurs années, la Charente et la Dordogne, hautement affectées. Trois nouveaux foyers bovins ont été détectés en 2017 en Haute-Vienne, avec à chaque fois des abattages totaux du cheptel, relate Aurore Raffier, vétérinaire à la CDAAS. Michel Gandois, le président de la CDAAS, redoute que le développement de cette maladie ne remette en cause à terme le statut sanitaire «officiellement indemne de tuberculose bovine« . Ce qui aurait des conséquences pénalisantes, en particulier pour l’export d’animaux vivants comme les broutards.

Les cuma concernées

Parler de prophylaxie animale n’est pas chose courante dans une assemblée générale de fdcuma. Mais Pascal Vincent, le président de la fédération des cuma, et son conseil d’administration ont voulu mettre cette question à l’ordre du jour en montrant que les cuma ont un rôle à jouer dans ce domaine. Stéphane Renou, secrétaire de la fdcuma, a détaillé les actions de prévention possibles dans les groupes. Cela concerne le lavage au nettoyeur haute pression puis la désinfection des matériels en contact direct avec les animaux tels que les parcs de contention mobiles, les cages à veaux, les bétaillères. Il est nécessaire aussi d’enlever le maximum de fumier qui reste sur les épandeurs ou les chargeurs après un chantier. Car dans les déjections animales, la concentration microbienne est particulièrement élevée et rémanente…

Les cuma pourraient aussi intervenir dans l’aménagement des abords des cours d’eau et l’érection des points d’abreuvement sécurisés. Pourquoi ne pas s’équiper en commun d’une mini-pelle d’occasion par exemple, pour réaliser ces ouvrages? La réalisation et l’entretien des clôtures nécessaires pour éviter le mélange d’animaux entre exploitations, entrent aussi dans les prérogatives des cuma, dont beaucoup sont équipées de matériels adéquats.

L’enfouissement de fumiers ou leur compostage, sont des activités classiques dans les cuma, susceptibles d’atténuer aussi les risques de propagation. Bernard Lauserie, vice-président de la fdcuma, a insisté enfin sur le besoin de rester solidaires entre exploitants face à ce fléau … Une vertu imprimée dans l’ADN des coopératives.