Maurice, mécanicien en cuma

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Maurice, mécanicien en cuma

Maurice Benetollo, mécanicien à la cuma Evahonnienne dans la Creuse.

Cinquième et dernier témoignage de notre dossier sur les métiers de salariés en cuma, celui de Maurice, mécanicien à la cuma Evahonienne, dans la Creuse. « On vit avec les saisons. Il faut aimer faire des heures, travailler l’été jusqu’à 2-3 heures du matin. En échange, la convivialité est le meilleur côté du job.»

J’ai été élevé dans une famille nombreuse, sur une exploitation agricole de Seine-et-Marne au milieu du matériel agricole et des champs de céréales. Après mon service militaire, j’ai suivi une formation adulte en mécanique agricole et automobile. A l’époque, on trouvait facilement du travail. J’ai fait plusieurs places, avant de m’installer à mon compte. La cuma m’a confié son matériel trois ans de suite. Ensuite, elle m’a proposé de me salarier, et j’y suis depuis 1992 !

 La base du métier est la même malgré l’arrivée de l’électronique

J’ai longtemps été seul mécanicien, puis un collègue est venu me rejoindre. Je m’occupe d’un matériel complexe et cher : un tracteur 100 cv avec une presse haute-densité de 12 m de long qui coûte environ 130 000 €, une ensileuse à maïs à 200 000 €, une moissonneuse-batteuse de 180 000 €, plus le matériel agricole classique que les adhérents empruntent pour le travail du sol, le semis direct, l’épandage du fumier.

Tableau formation-mecanicien

La base du métier reste la même malgré l’arrivée de l’électronique : pendant la récolte, il faut souffler tous les jours le filtre à air, le radiateur, le moteur, graisser certaines pièces, anticiper une courroie qui casse, un roulement qui s’use, s’assurer de pièces de rechange en stock. Je ne reste pas à l’atelier, il faut être polyvalent : la conduite prend 30% de mon temps de travail. Je suis le seul à conduire l’ensileuse au champ, par exemple. A ce niveau, l’électronique apporte du confort.

Si la météo est mauvaise, l’ambiance peut être tendue, il faut savoir rester calme ! Cinquante patrons participent à mon salaire, même si je dépends directement du président. Pendant trois semaines l’été, l’ensilage du maïs, l’herbe, la moisson nous font travailler jusqu’à 2/3h du matin… En arrivant au champ, il faut échanger avec l’agriculteur. A cette période, la nature dicte le rythme du travail, et je fais plus de 250 h dans le mois ! C’est souvent un problème pour les jeunes qui ne sont pas préparés à ça. Mais hors-saison, tout change : nous récupérons du temps libre, et nous gérons nous-mêmes les priorités de travail. Cette autonomie est vraiment très appréciable !

Un métier pour moi ?
•Il faut aimer les machines, l’électronique, l’informatique.
•Rémunération : début de carrière 1 300 € brut, fin de carrière 1 500 € brut/mois.

Retrouvez ici le portrait d’Alain, chauffeur de cuma, celui de Jean-Pierre, responsable de l’atelier, et de Yolande, secrétaire et de Pierre-Louis, directeur de cuma.

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