[Coût de production] Semis de maïs, des prix (très) variables

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[Coût de production] Semis de maïs, des prix (très) variables

Avec une bonne gestion du matériel, notamment sur l’optimisation du travail qu’il va effectuer, le coût à l’hectare du semis de maïs peut être inférieur à 100 €/ha, couvert végétal compris.

De nouveaux itinéraires techniques pour le semis sont apparus. Du labour au semis direct, leur prix laisse envisager un travail de plus en plus simple. Est-ce en effet si simple ?


Article mis à jour, la rédaction vous propose de découvrir l’avis d’utilisateur sur le semoir Väderstad Tempo 8 rangs. [AVIS TEMPO VÄDERSTAD] SEMER 400 HA EN MOINS D’UNE SEMAINE : OK !

Pour en savoir plus sur le coût d’utilisation des semoirs monograine, cliquez sur Prix de revient des semoirs à maïs.


Deux cuma des Landes (cuma de Mant la Mantoise et cuma Monségur Gedo) ont un groupe tracteur et travaillent sur l’optimisation du service général, que ce soit sur les prix, l’organisation ou le confort. Les deux cuma ont abandonné la charrue classique pour augmenter la productivité, réduire les coûts d’implantation du maïs et préserver les sols. Elles travaillent en entraide et personne ne reviendrait en arrière : le travail est fait, même en cas d’indisponibilité, et quelques achats d’intrants sont groupés (le plus souvent les produits phytosanitaires).

Photo Frederic Maligne-29-semis2

Différents moyens pour baisser le coût du semis de maïs.

Vers des prix minimisés

Un travail sur les coûts de chantier de semis a été réalisé par des spécialistes des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et du Gers, pour déterminer quels pourraient être les prix minimisés – le coût objectif – pour l’implantation du maïs. Ces prix tiennent compte de la valeur d’achat de matériels neufs, de la politique de financement et surtout de surfaces optimisées. C’est en effet ce point qui fait baisser le coût unitaire : plus un outil travaille, plus son coût unitaire diminue, la clé se trouve là. En optimisant les paramètres (amortissement, surface, entretien) les résultats sont parlants : le coût du semis est divisé par trois entre un itinéraire lié au labour et un semis direct (voir le détail de coûts objectifs sur le graphe ci-dessous). Bien sûr, ces données ne tiennent pas compte de l’aspect production ou humain : il faut trouver l’itinéraire convenant le mieux au marché et à la volonté de confort de chacun. C’est d’ailleurs le point soulevé par la cuma de Monségur Gédo : « Nous possédons trois tracteurs équipés de GPS et une chaîne d’outils performants. Ces choix ont un coût mais nous ne souhaitons pas faire de concession sur le confort de travail et la disponibilité du matériel. » Etre en cuma veut dire faire des économies d’échelle, mais aussi avoir du matériel performant pour amener du confort.

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Coûts objectifs du semis de maïs.

 

Les stratégies vers moins de travail

Vous l’aurez compris : le labour coûte plus cher qu’un travail moins profond ou qu’un semis direct, en minimisant le besoin de traction notamment par la diminution de la préparation du sol, justement là où le besoin en traction est le plus important. Le graphique (ci-contre) intègre la traction aux différents postes. Il est intéressant de remarquer que le poste « Engrais, semis et traitements » ne diminue pas selon les différents itinéraires. C’est donc la préparation du sol qu’il faut bien étudier.

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Semis maïs coût de prodcution.

Les couverts en premier

La cuma de Mant la Montoise quant à elle pense bien sûr à moins travailler ses sols, par exemple en abandonnant peu à peu la herse rotative. Mais ce sont les couverts qui doivent être maîtrisés en premier lieu : « Le choix des variétés, et surtout la destruction, posent encore trop de questions pour pouvoir l’utiliser comme labour naturel. » Vous pouvez voir les coûts objectifs de l’implantation de couverts végétaux dans le graphique ci-dessous. Il est intéressant de noter qu’ici le semis direct n’est pas l’itinéraire le plus économe, alors qu’il l’est en semis de maïs. C’est le prix du semoir (à partir de 40 000 €) qui fait augmenter le prix face aux deux autres itinéraires qui utilisent des outils moins coûteux. L’itinéraire numéro 2 reste le plus cher car il nécessite deux passages : un pour le semis et un pour le broyage.

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Coût de l’implantation des couverts végétaux.

En conclusion…

L’objectif de ce document est de montrer qu’avec une bonne gestion du matériel, notamment sur l’optimisation du travail qu’il va effectuer, le coût à l’hectare du semis de maïs peut être inférieur à 100 €/ha, couvert végétal compris. Ceci étant dit, chaque parcelle, chaque exploitation ou groupe d’exploitants est complexe et ne peut pas se retrouver entièrement dans ces données. Chacun doit réfléchir l’itinéraire adapté aux opportunités de son cadre social et physique.