Moisson, blé tendre : des rendements en baisse de 3 à 20 %

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Moisson, blé tendre : des rendements en baisse de 3 à 20 %

Des rendements dans la moyenne ou en dessous. La Lorraine subit encore une année difficile. La Champagne Ardennes et La Bourgogne ont particulièrement souffert de la sécheresse.

Les chantiers se terminent et les rendements en blé tendre sont très hétérogènes, en baisse de 1% à 25% selon les régions. La qualité semble au rendez-vous. Bilan d'une campagne marquée par sa précocité.

Article mis à jour au 19 septembre 2017 : A découvrir le bilan de la récolte moissons 2017

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La Campagne de blé tendre 2016-2017 est sur le point de se terminer. Seules les façades maritimes et le Nord de la France attendent le retour du soleil. La récolte 2017 se situe dans la moyenne quinquennale pour s’établir entre 36 et 37 millions de tonnes.

Or 2016, où elle était tombée à  28,47 millions de tonnes (Mt). Elle était de 40,4 MT en 2015, 36,8 MT en 2014, 35,6 Mt en 2013 et en 33,9 en 2012, soit une moyenne sur 4 ans de 36,6 Mt.

« Cette campagne a été marquée par une maturité homogène de la récolte, avec très peu de décalage dans le temps entre les moissons du sud et du nord de la Seine et des records de précocité », remarque Paul Gaffet, Analyste de marché chez Offre et Demande Agricole (ODA).

Les rendements en revanche sont extrêmement hétérogènes d’une région à l’autre et au sein même des exploitations.

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Au global, ODA estime les rendements en baisse de 1% par rapport à la moyenne française estimée à 73.5 quintaux/ha, compensés par des surfaces emblavées plus élevées.

« La qualité est excellente, surtout dans les zones de chalandises des ports, au nord de la Seine », se réjouit Paul Gaffet. Selon ODA, le poids spécifique (PS) moyen se situe entre 78 et 80 pour un taux de protéines de 12%. « Cela signifie la possibilité de voir de nouveaux marchés s’ouvrir et une absence de réfaction », explique ce spécialiste.

Des régions touchées par des baisses importantes

La chute de rendement s’explique par le déficit hydrique observé depuis l’automne dans un grand quart nord Est de la France.  Les régions  Champagne Ardennes et Bourgogne sont particulièrement affectées par la baisse des rendements ainsi que par une qualité moindre qui devraient « embêtés les meuniers locaux ».

C’est la Lorraine qui souffre davantage en raison des chaleurs du mois de juin et de ses terres peu profondes. « La Chute devrait approcher les 25% par rapport à 2015, qui n’était pas non plus une année exceptionnelle pour la région », indique Paul Gaffet.

En Hauts de France, malgré la sécheresse, les terres plus profondes et des températures moins élevées ont évité des dégradations. La baisse devrait être de 10% par rapport à 2015 et en dessous de la moyenne. Les blés sur betteraves souffrent particulièrement, exceptées sur les façades maritimes.

En Normandie, la qualité devrait être au rendez-vous sauf pour ceux qui ont pris les pluies de cette dernière semaine. « On estime que 100 mm d’eau dans une journée provoquent la baisse de plus d’un point de PS par jour », remarque Paul Gaffet « C’est ce qui se passe en Allemagne en ce moment où la qualité s’annonce médiocre ».

Prix du blé

Les cours du blé, qui avaient pris une quinzaine d’Euros par tonne il y a un mois, ont perdu depuis les 2/3 du mouvement. A cette époque les prévisions de blé tendre en baisse aux Etats Unis avaient tiré le marché. La récolte sera connue fin août et le marché est actuellement en pause. « La production ne sera pas catastrophique mais en baisse« , selon Paul Gaffet, sachant qu’on ne connaît pas la part de parcelles abandonnées pour être fauchées.

Les Etats Unis ont connu des sécheresses importantes dans leurs zones de production. « Enfin, les pays qui proposent des blés avec de forts taux de protéines comme le Canada et l’Allemagne devraient voir leurs qualités étiolées ».