[Emploi en cuma] «On n’y croyait pas, et on l’a fait!»

Partager sur

[Emploi en cuma] «On n’y croyait pas, et on l’a fait!»

La cuma de Saint-Christophe a obtenu le 2e prix lors du Challenge cuma 2017, pour la création d’une activité de mise à disposition de main-d’oeuvre.

Les responsables de la cuma aveyronnaise de Saint Christophe le disent volontiers aujourd’hui: l’emploi, ils n’étaient pas certains que cela soit une bonne idée. Ils ont franchi le pas et s'en félicitent aujourd'hui.

Un emploi salarié dans une «petite» cuma, mis à disposition chez les adhérents pour 100% de son temps: les responsables de la cuma de Saint-Christophe, dans l’Aveyron,  l’ont fait, et ils n’en reviennent toujours pas!

La cuma de Saint-Christophe n’est pas une énorme structure: 50adhérents facturés, 28activités, 50.000€ de chiffre d’affaires en 2017 avec le salarié, qui travaille aujourd’hui sur une dizaine d’exploitations. «Nos principaux services: épandages d’effluents, matériels de récolte, fauche, travail du sol. Nous ne faisons pas de service complet. Pas de tracteur, pas de hangar, pas de service complet», ont résumé Didier noyé, le trésorier et Guillaume Delcuzoul, le président.

Un trésorier réticent… au départ

Didier Noyé a tenu à rendre hommage au travail de ceux qui ont argumenté en faveur de cette nouvelle activité: «J’étais réticent au départ. Je voyais des factures qui avaient du mal à rentrer, notamment chez des gens qui étaient dans ce cercle ‘salarié’. Je tiens à féliciter les jeunes qui ont œuvré pour faire aboutir ce service. Aujourd’hui, ça fonctionne bien.»

«Nous établissons un planning en début de mois pour le mois d’après. Et le paiement se fait sur les heures réalisées par le salarié dans le mois. La présence du salarié, économiquement, n’a rien changé. Les gens qui payaient en retard ne les paient pas en avance, a-t-il plaisanté, mais pas trop en retard non plus!»

Complémentarité des besoins en main-d’œuvre

Les éleveurs se sont orientés vers une personne polyvalente. «Les agriculteurs ont adhéré à ce service pour des besoins très différents: certains pour l’astreinte, pour prendre des jours de congés, d’autres pour participer à des chantiers plus complexes d’ensilage ou de semis. Le salarié permet aussi d’assurer dans certaines exploitations des travaux trop pénibles ou difficiles pour une seule personne», a détaillé Didier Noyé.

Des complémentarités d’autant plus évidentes que les adhérents travaillent sur des exploitations diverses, notamment un groupe de vignerons et un de paysagistes. «Cela permet de boucler facilement les plannings», ont expliqué les responsables.

Engagement et sécurité

Des plannings qui, insistent-ils, doivent être réalisés par l’ensemble des agriculteurs impliqués dans l’activité «salarié». «Notre volonté est de faire le planning ensemble pour que tout le monde le voit en intégralité», argumente Guillaume Delcuzoul. «Cela permet à chacun de s’engager et de compléter si besoin pour pérenniser l’emploi et la dynamique du groupe.»

Les deux responsables soulignent la cohérence que cette activité a permis de donner au groupe: «Chacun respecte ses engagements en participant à la planification de l’activité du salarié.» Un engagement de chacun des exploitants qui possède un gros avantage: «Le salarié, c’est aussi pour nous une mutuelle en cas de coup dur car il connaît toutes les exploitations, c’est très rassurant.»