Réajuster son projet face à la baisse du prix du biogaz

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Réajuster son projet face à la baisse du prix du biogaz

Il est conseillé de rejoindre un collectif en mesure d’aider le porteur de projet à réaliser les bons choix (procédé, constructeur, bureau d’études, acceptabilité sociale, montage économique et financier, dossier administratif…).

Alors que les tarifs de rachat du biogaz ont été revus à la baisse, il est peut être nécessaire de réévaluer son projet, en s'appuyant sur des relais extérieurs pour le mener à son terme.

En novembre, les nouveaux tarifs de rachat du gaz injecté ou biogaz ont chuté en moyenne de 14 %. Les nouvelles modalités de calcul vont pénaliser en particulier les projets d’unités alimentées essentiellement par des matières végétales et des coproduits. Comment adapter son projet de méthanisation.

«Certains projets doivent donc revoir leur business plan et trouver des pistes d’optimisation, que ce soit sur le financement (recherche d’investisseurs tiers pour augmenter les fonds propres : syndicats d’énergie, coopératives, financement participatif citoyen…) ou sur les intrants en recherchant de nouvelles sources de gisement à fort pouvoir méthanogène. Certains porteurs de projets sont par exemple en réflexion sur la récupération des menues pailles qui ont un fort pouvoir méthanogène et dont la récupération présente un intérêt vis à vis de la pression adventices» observe Mylène Alvarez, chargée de mission « Méthanisation » à la Frcuma Nouvelle-Aquitaine dans le cadre du dispositif MéthaN’Action.

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Adapter son projet de méthanisation : partir à plusieurs exploitations et tiers?

L’étape du montage financier est bien sûr décisive. «En Nouvelle-Aquitaine, l’accès aux aides (ADEME, région), est déterminé après analyse du projet prévisionnel» explique Mylène Alvarez qui précise : «Au-delà de l’investissement, l’ADEME et la région aident aussi à la réalisation des études de faisabilité avec une prise en charge à 70% pour les exploitations agricoles».

Quant aux emprunts, même si aujourd’hui, les banques sont moins frileuses qu’il y a 10 ans, elles scrutent attentivement la viabilité de chaque projet. Et si celui-ci est solide, la banque risque malgré tout de ne pas donner une suite favorable lorsque l’exploitation agricole concernée est en mauvaise posture financière. De ce point de vue, se réunir éventuellement entre plusieurs exploitations ou tiers, permettra de réduire le montant des capitaux propres à investir…

«En Nouvelle-Aquitaine, on a des exemples de projets dont les constructeurs sont entrés au capital du projet mais aussi des collectivités, syndicats de déchets et d’énergie ou encore des entreprises agroalimentaires» note Mylène Alvarez.

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Quelques précautions pour un projet biogaz

Plus globalement, Pascal Vincent, élu de la Frcuma du Limousin qui suit la mission «méthanisation» portée par la Frcuma Nouvelle Aquitaine, insiste pour ne pas avancer seul dans son projet. Il recommande quelques précautions :

  • Visiter beaucoup de sites pour se faire sa propre opinion en intégrant les contraintes de son exploitation;
  • Rejoindre un collectif en mesure d’aider à réaliser les bons choix (procédé, constructeur, bureau d’études, acceptabilité sociale, montage économique et financier, dossier administratif …);
  • Avant de démarrer l’investissement, valider le prix de rachat auprès de l’acheteur;
  • Ne pas faire l’impasse sur toutes les garanties et assurances permettant de limiter les risques pendant la construction puis en cours de fonctionnement.