Demain, des cuma en Afrique du Sud?

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Demain, des cuma en Afrique du Sud?

L'accueil de cette délégation s'est faite dans le cadre du programme de coopération bilatéral entre la Région du Cap Occidental en Afrique du Sud et la Région de Bourgogne Franche-Comté.

Dans le Jura, la cuma les Baudines a accueilli le temps d'une matinée une délégation en provenance d'Afrique du Sud pour leur présenter le modèle cumiste: son fonctionnement, ses valeurs et ses intérêts. Explications.

26Dans le cadre d’un programme d’échange conduit depuis presque 20 ans par le CFPPA de Beaune (Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole) et financé par le conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, une délégation d’Afrique du Sud est venue découvrir l’agriculture française durant une semaine. Des visites qui ont pour but d’enrichir leur réflexion pour préparer l’agriculture de demain dans le pays. Cette année, le groupe comprenait des membres de l’ambassade sud-africaine de France et des conseillers agricoles qui travaillent en lien direct avec les agriculteurs sud-africains.

La question du recrutement des adhérents

Parmi les différentes étapes, la cuma les Baudines (18 adhérents, 110 k€ de chiffre d’affaires) dans le Jura, pour découvrir le modèle coopératif. Michel Faudot (président) et Amélie Guillot (trésorière) ont ainsi expliqué ce qu’était une cuma et présenté les valeurs du réseau. En outre, la délégation s’est intéressée au processus de recrutement des adhérents, une réflexion d’actualité au sein de la cuma les Baudines qui travaille actuellement sur ce sujet dans le cadre d’un DiNA cuma.

Selon Michel Faudot, «deux paramètres sont à prendre en compte avant d’accueillir un nouvel adhérent: d’une part la dimension technico-économique, est-ce que la machine est capable de travailler la surface supplémentaire apportée par le candidat, et d’autre part une dimension plus humaine, sur la compatibilité des personnes et leur capacité à travailler ensemble».

Faire évoluer les mentalités

Autre point ayant soulevé quelques questions au sein de la délégation: le prix d’utilisation des machines agricoles. Michel Faudot et Amélie Guillot ont insisté sur le fait qu’une cuma n’est pas une agence de location de matériels. Il ne suffit pas de payer pour l’utiliser, il est important de comprendre l’état d’esprit qui va avec le modèle coopératif. «Le prix à l’heure est identique pour tous les adhérents, il ne dépend pas de la taille de l’exploitation.» Quant à la question soulevée par la délégation sur la surveillance des heures réellement effectuées par les différents adhérents, la réponse est claire: «C’est un système basée sur la confiance!»

Au final, le concept coopératif semble avoir (beaucoup) intéressé la délégation. Quant à son éventuelle déclinaison en Afrique du Sud, «elle demandera du temps et de faire évoluer les mentalités pour l’intégrer à la culture locale», selon un des conseillers.

Les discussions se sont poursuivies dans la convivialité pendant la visite des vignes situées autour du bâtiment de la cuma des Baudines et se sont conclues par une dégustation des produits locaux.

Egalement au programme de la délégation, la rencontre avec un jeune viticulteur de Chassagne-Montrachet (Côte d’Or, 21) pour comprendre le processus d’installation en France et ses difficultés, la découverte du drive fermier de Dijon (un concept qui a retenu l’attention de la délégation) et la visite du Comité Interprofessionnel de Gestion du Comté ainsi qu’une d’une exploitation bio dans le domaine du maraîchage.