Une AG sous le signe des nouvelles technologies

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Une AG sous le signe des nouvelles technologies

Collecte et gestion des données, station météo connectée, utilisation des drones dans l'agricole : autant de thématiques qui ont été abordées lors du rendez-vous annuel des cuma de l'Yonne à Villefargeau.

Les nouvelles technologies ont été mises à l'honneur lors du rendez-vous annuel des cuma de l'Yonne le 24 avril dernier. Les éléments à retenir de la journée.

C’est dans la salle des fêtes de Villefargeau que s’est tenue le 24 avril dernier le rendez-vous annuel des cuma de l’Yonne avec pour thématique « les nouvelles technologies au service des cuma ».

A cette occasion les adhérents présents ont eu un retour de l’essai du boîtier Karnott par la fédération des cuma de Bourgogne (en collaboration avec la Chambre d’Agriculture de l’Yonne) dans le cadre de son action « Efficience des Chantiers Collectifs ». La fiabilité des données remontées a été démontrée (écart entre les surfaces calculées et les surfaces réelles compris entre 6 et 9%), ainsi que la simplicité d’utilisation (pas de modification des pratiques habituelles de travail). L’utilisation des boîtiers a aussi donné une vision réelle des débits de chantier.

Présentation des essais Karnott

Un des temps forts de la journée : la présentation de Richard Wylleman (Chambre d’Agriculture de l’Yonne) des résultats de l’essai du boîtier Karnott.

Au delà de la rentabilité de ces boîtiers et de la simplification administrative qu’ils amènent, ce travail a permis de tester la pertinence de l’organisation des chantiers dans deux cuma du département : la cuma de Saint-Privé et la cuma du Châtillon.

En outre, l’impact du parcellaire sur le coût du chantier a été mis en avant (facteur 1,5 à 2), que cela soit par la forme des parcelles, leur taille ou leur répartition et éloignement par rapport à l’exploitation.

Au bilan, les avantages retenus du boîtier Karnott sont : la simplicité d’utilisation, le coût et la facilité de récupération des données.

Le point d’attention concerne le temps à consacrer au traitement et à l’exploitation des données. « Il faut bien analyser les données. S’il n’y a pas de volonté d’y consacrer du temps, cela ne sert à rien de s’équiper et de se lancer » insiste Richard Wylleman, conseiller agro-équipements de la Chambre d’Agriculture de l’Yonne.

A lire sur cette thématique : [Essai Karnott] Fiabilité des données, gain de temps et d’argent.

Sencrop : la météo collaborative

Une présentation de la station météo connectée Sencrop était également au programme. Récompensée d’une citation aux Sima innovation awards 2017, cette solution permet de relever des données météo de son parcellaire, mais aussi de les partager si on le souhaite avec les autres utilisateurs. Les données sont également exportables pour être utilisées dans des modèles agronomiques. Sencrop annonce avoir déjà installé plus de 2.000 stations en France (en 18 mois).

A lire sur cette thématique : La météo à la parcelle pour affiner les décisions.

Drone en cuma : quelles utilisations ?

L’après-midi a quant à elle été consacrée aux drones et à leurs applications dans l’agricole. Les adhérents ont ainsi assisté à une démonstration de Airinov avec un pilotage par drone du dernier apport sur blé. « La discussion a ensuite été élargie aux autres utilisations : lutte contre les adventices, surveillance du développement des maladies, observation des dégâts occasionnés par le gibier ou encore estimation du volume de cailloux dans une parcelle » raconte Flora Chapotin, animatrice de l’Yonne.

Concernant ces utilisations, des points de vigilances ont été abordés. « Il y a des préalables à l’utilisation d’un drone dans sa cuma. Une formation est nécessaire pour être habilité à piloter, et il faut déclarer ses plans de vols en faisant attention aux zones à restrictions (hauteur limitée, voire interdiction de vol).  » Une législation et un poids administratif qui interdisent tout vol « imprévu », comme par exemple pour aller chercher une bête perdue.

Aujourd’hui, côté tarif, il faut compter 11 €/ha pour un pilotage de fertilisation de blé par drone (prestation proposée par la Chambre d’Agriculture de l’Yonne).

Pour aller plus loin sur cette thématique : drone agricole.

Investissements : une année 2016 en demi-teinte

Conformément à la tendance actuelle, l’actualité des 97 cuma adhérentes à la fédération dans le département de l’Yonne est marquée par un recul du chiffre d’affaires en 2016, qui s’établit à 5,1 millions d’euros (5,4 millions en 2015). Un chiffre qui s’explique d’une part par des économies d’utilisation du matériel, et d’autre part par le report de nouveaux projets d’investissement.

En 2016, les cuma Icaunaises ont investi 4,6 millions d’euros dans 130 matériels, principalement des déchaumeurs (13), des broyeurs (12) et des presses à balles rondes (10). A noter, les bâtiments en cuma ont le vent en poupe dans l’Yonne avec aujourd’hui 17 groupes qui disposent d’un hangar pour remiser et entretenir le matériel. Un bon moyen de regrouper les outils de la cuma sur un terrain « neutre » et d’éviter son éparpillement. En parallèle, 5 cuma sont en réflexion pour la construction d’une aire de lavage collective.

Dans le reste de l’actualité, les 10 cuma de l’Yonne qui ont sollicité une aide à l’investissement via le PCAE en 2017 ont vu leur demande retenues, pour un montant global de plus de 146.000 euros (20 matériels). La moitié de ces demandes concernent du matériel pour l’autonomie alimentaire et la gestion de l’herbe.

D’autre part, 6 cuma ont bénéficié d’un diagnostic DiNA cuma en 2017 : 2 réflexions aire de lavage, 2 analyse de fonctionnement interne, 1 réflexion bâtiment et 1 projet collectif chanvre.

En conclusion, le président de l’antenne 89, Walter Huré, a souligné le dynamisme des cuma malgré un contexte économique difficile et des contraintes administratives qui s’accroissent. « Les cuma s’interrogent et préparent leur avenir en s’appropriant les nouvelles technologies. Nous avons la chance d’avoir un réseau riche en pratique et bien ancré dans nos territoires. Demain, la prochaine étape sera la mise en place du niveau régional pour être en phase avec l’organisation politique. »

tribune AG Bourgogne

De gauche à droite : Flora Chapotin (Frcuma, animatrice Yonne), Philippe Jager (direction départementale des territoires), Mathieu Bahut (trésorier de l’antenne 89), Walter Huré (président de l’antenne 89), Claude Desbrosses (président de la fédération cuma de Bourgogne) et Jean-Philippe Rousseau (directeur de la fédération cuma de Bourgogne).

 

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