L’ACS pourra continuer à utiliser du glyphosate

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L’ACS pourra continuer à utiliser du glyphosate

L'un sans l'autre n'est pas possible, selon le ministre de l'agriculture.

Les agriculteurs pratiquant l'agriculture de conservation des sols pourront continuer de désherber avec un peu de glyphosate malgré l'interdiction de cet herbicide en 2021, a indiqué vendredi le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, sur LCI.

« Ma position est claire: on va continuer l’agriculture de conservation des sols avec du glyphosate » a dit le ministre. « S’il n’y a pas de glyphosate », l’agriculture de conservation des sol, « pratique agroécologique vertueuse », ne « peut pas se faire », a jugé le ministre.

L’agriculture de conservation des sols est une pratique agronomique qui supprime le labour afin de préserver la vie biologique des sols et lutter contre l’érosion. Elle parie notamment sur les « couverts végétaux » qui jouent à la fois un rôle d’engrais vert, afin d’apporter de l’azote via les racines des végétaux et de réduire le recours aux engrais chimiques, et un rôle de pompe à gaz carbonique, via la photosynthèse des plantes.

Couverture des sols, c’est reconnu dans la transition agroécologique, il y a besoin de glyphosate

« Si on veut protéger les sols, garder le carbone dans les sols et lutter contre le réchauffement climatique, il faut des couvertures de sol, il faut arrêter ces grands champs labourés vides pour capter l’azote, le carbone », a expliqué le ministre.

« Il faut une couverture des sols, c’est reconnu dans la transition agroécologique, pour faire cela, il y a besoin de glyphosate, je crois que c’est 1 litre par hectare », afin de désherber les champs non labourés une fois par an avant de semer de nouvelles cultures.

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Dans une interview à la presse quotidienne régionale vendredi, le président de la République Emmanuel Macron cite aussi l’agriculture de conservation des sols comme possible exemption à l’interdiction du glyphosate en 2021, un objectif qui « n’est pas tenable sur la totalité des exploitations ».

« Sur la base des travaux déjà réalisés, il est possible d’envisager une réduction très importante des quantités utilisables en viticulture ou en arboriculture, nous aurons prochainement les éléments pour les grandes cultures », indique le président.

« Les impasses (situations où on ne peut pas se passer de pesticides à ce jour NDLR) identifiées par l’Inra en 2017 devront être prises en compte: terrains non mécanisables, agriculture de conservation des sols, cultures légumières sous contrat », a-t-il aussi dit.

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