Agriculture: Jadot dénonce une « cogestion » Etat-FNSEA

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Agriculture: Jadot dénonce une « cogestion » Etat-FNSEA

Le candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot a dénoncé mercredi une "cogestion" par l'Etat et la FNSEA de l'agriculture, un sujet que les citoyens doivent, selon lui, se réapproprier.

Il faut passer d’une sorte de cogestion Etat-FNSEA à une logique de démocratie alimentaire, où il y aurait une pluralité de syndicats agricoles représentés (dans les discussions), mais aussi les associations travaillant sur la santé, l’environnement, l’alimentation », a dit le député européen. « L’agriculture est au cœur de nos territoires et répond à un besoin fondamental – manger – et donc cela concerne tout le monde. Le face-à-face FNSEA-Etat est devenu totalement insupportable », a ajouté le candidat lors d’une rencontre avec la presse de l’environnement.

Selon lui, « le binôme Hollande-Le Foll est même plus pro-FNSEA que Sarkozy! Il n’y a qu’à voir comment s’est passée la renégociation de la PAC, comment se discutent en permanence, sous couvert de discours sur l’agro-écologie, les dérogations en matière d’extension des élevages. Tous les plans de sauvetage agricole menés par Le Foll sont des plans de soutien au pire de l’agro-industrie! » « Surtout quand la FNSEA est pour la première fois dirigée par l’agro-industrie », a-t-il ajouté, relevant que « ce n’est pas la même chose d’avoir un Lemétayer (ancien président du syndicat majoritaire, ndlr) et un Xavier Beulin » (l’actuel, président du groupe agro-industriel Avril).

Des modèles d’exploitations durables

M. Jadot, qui a remporté la primaire d’Europe Écologie-Les Verts, a expliqué défendre des modèles d’exploitation « durables », la rotation des cultures, la conversion en bio pour servir les marchés locaux (soutenue par une réorientation d’une part de l’aide européenne). Au niveau européen, il prône le plafonnement des aides de la PAC à 100.000 euros par exploitation, et le rétablissement des outils de régulation de la production notamment de lait.

« L’idée est la réappropriation citoyenne d’enjeux majeurs », a-t-il souligné, dénonçant aussi des accords de libre-échange comme le Ceta ou le Tafta: autant de « transferts de souveraineté démocratique vers des multinationales qui verrouillent l’évolution vers un modèle agro-industriel où on transforme de plus en plus des fermes en usines, des paysans en ouvriers soumis à des cadences infernales et des animaux en machines ». Yannick Jadot doit présenter son projet présidentiel le 11 janvier.