Agroéquipement: la sécurité, formation prioritaire

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Agroéquipement: la sécurité, formation prioritaire

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, venue découvrir à l’usine de Châteaubourg le dispositif 'Réussir l’industrie', en octobre 2018.

L’agroéquipement recrute… y compris dans les usines. Le dispositif 'réussir l'industrie' permet de faire découvrir ces métiers, comme chez Sulky-Burel. Point commun aux 'élèves' et aux nouveaux salariés: un passage obligé par la case 'sécurité'.

Dans le secteur de l’agroéquipement, qui fait la part belle aux métiers manuels, la pénurie guette. C’est notamment le cas dans l’usine de Sulky-Burel, située dans le Pays de Vitré en Ille-et-Vilaine. «Nous éprouvons des difficultés de recrutement, notamment sur des métiers en tension, tels que soudeur ou peintre», précise Jean-Charles Peschard, responsable des ressources humaines.

Pour attirer et conserver leurs salariés dans ce contexte concurrentiel, les dirigeants de l’entreprise s’assurent que les salariés travaillent dans les meilleures conditions de sécurité et d’ergonomie possibles. Ils ont aussi souhaité prendre part à l’initiative ‘Réussir l’industrie’, impulsée par l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM).

Ecole à l’usine

Le principe est simple: propulsés par la mission locale (pour les 15-25 ans) ou Pôle Emploi, des personnes en recherche d’emploi suivent un parcours alternant visites d’entreprises et de centres de formation, stages d’observation et affinage de leur projet. Au terme de ce parcours de pré-qualification, elles peuvent intégrer, pendant deux mois et demi, l’entreprise Sulky où elles suivront la dernière étape de cette démarche.

L’usine bretonne met à disposition une salle, des salariés experts qui viennent appuyer les intervenants de l’UIMM et ses propres salariés qui accueillent les «stagiaires» à leur propre poste de travail. «Nous partons du postulat que chacun a des compétences et que c’est à nous d’aider à les mettre en avant et à les développer», expose Jean-Charles Beschard. «À partir du moment où la personne est motivée et a trouvé sa voie, ça se fait assez facilement.»

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Le dispositif a deux enjeux: valoriser les métiers industriels, grâce à la découverte des métiers de la métallurgie, et associer les entreprises à la formation et qualification des jeunes via la formation au sein même de l’entreprise.

 

Sur quatre sessions depuis 2016, l’entreprise a accueilli une petite cinquantaine de personnes intéressées par les métiers de la fabrication des agroéquipements. Elle en a embauché trois en CDI. «Nous sommes là sur de la pré-qualification», rappelle le responsable des ressources humaines. «À l’issue du parcours, soit ils trouvent leur voie pour intégrer une formation qualifiante, via de l’alternance ou des formations courtes spécifiques, soit ils s’intègrent directement comme salarié, si le métier leur plaît et qu’ils ne souhaitent pas poursuivre d’études. »

La sécurité, premier sas de l’entreprise

Dans l’usine Sulky-Burel, comme dans la grande majorité des sites industriels aujourd’hui, la sécurité des salariés est une priorité. «Il s’agit du premier point, le plus important, que l’on met en avant auprès de tous nos salariés», confirme Jean-Charles Peschard. «Ce matin par exemple, nous avons intégré des intérimaires. Ils sont en premier lieu reçus par l’animateur sécurité. Il leur a présenté l’ensemble des dispositifs de sécurité au niveau de l’entreprise.»

Ces dispositifs concernent les équipements de protection individuels (EPI), les interdictions (boire et fumer), la manutention de charges, les postures de travail, les conditions de circulation dans l’usine, les habilitations électrique, mécanique, les autorisations de conduite, la conduite à tenir en cas d’accident ou d’incendie, où sont les secouristes, les défibrillateurs, les numéros d’urgence, les points de secours et de rassemblement…

«Toutes ces consignes générales leur sont présentées dans un premier temps. Ensuite, une fois qu’ils sont rentrés, ils vont avec leur chef d’équipe ou leur responsable de service pour un accueil sur leur poste de travail. Là, on parle de l’évaluation des risques et on leur présente les consignes de sécurité spécifiques à leur poste. L’objectif, c’est de travailler en sécurité, c’est la première chose qu’ils apprennent… avant de travailler.» Quant aux jeunes de l’école-entreprise? «Ils bénéficient tout simplement du même accueil que celui de tous nos salariés», résume-t-il.