[anti-crise] Gratter sur les coûts de concentrés

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[anti-crise] Gratter sur les coûts de concentrés

Au-delà de 200 g/l et pour la plupart des systèmes d'alimentation, une quantité supplémentaire de concentré n'apporte pratiquement plus de gain de productivité et fait chuter la marge économique.

Quelques marges de manœuvre peuvent exister dans les exploitations laitières, en matière d’achat de concentrés de production.

Selon les conseillers d’élevage, un certain nombre d’éleveurs sont parfois trop généreux en matière de distribution de concentrés. «En pratique, sur des rations à base de maïs ensilage, il faudra veiller à ne pas dépasser 200g de concentré par litre de lait produit (repère annuel) pour les plus hauts niveaux de production. Au-delà de ce seuil, la rentabilité économique se dégrade» relèvent les réseaux d’élevage Grand Est (retrouver l’intégralité de l’article paru sur ce sujet) qui complètent : «De plus, au-delà de 200g/l et pour la plupart des systèmes d’alimentation, une quantité supplémentaire de concentré n’apporte pratiquement plus de gain de productivité et fait chuter la marge économique. Par exemple pour un troupeau de 50 vaches à 7600 l produisant 380000 litres de lait, cela représente une économie d’environ 6000€ lorsque l’éleveur réduit le concentré de 260 à 200g par litre de lait sans pénaliser la production. »

On estime qu’un concentré devient rentable quand son prix est inférieur à 80 % du prix du lait.

Dérapages en vêlages étalés

Pour des raisons pratiques, certaines exploitations conduisent leur troupeau en ration complète. Si les vêlages sont bien groupés, ce type de rationnement convient bien même avec de hauts niveaux de production. Par contre avec des vêlages étalés, les dérapages en concentrés sont fréquents. Dans tous les cas, des rations complètes avec des densités énergétiques supérieures à 0,92 UFL/kg MS et 95 g PDI/kg MS sont malheureusement trop onéreuses et non rentables avec un prix du lait faible et des concentrés élevés.

Autres pistes de réduction

«Il existe également d’autres pistes pour réduire éventuellement le coût alimentaire: la substitution du tourteau de soja par du tourteau de colza, les achats par 25 tonnes à condition d’être équipé pour recevoir de telles quantités, l’autoconsommation de céréales ou bien encore l’utilisation de certains coproduits comme les drèches de brasserie par exemple achetées en morte saison» observent les réseaux d’élevage.

Des concentrés pas toujours rentables !
Comment raisonner l’utilisation des concentrés ? Mathieu Merlhe de la Chambre d’agriculture de Bretagne prend l’exemple d’une ration de base classique (maïs – herbe) constituée de fourrage de bonne qualité avec ajout de correcteur azoté, équilibrée à 100 g PDI/UFL et distribuée à volonté : le concentré de production distribué en plus, a une efficacité limitée entre 0, 5 kg de lait et 1 kg de lait. On prend communément la valeur de 0, 8 kg/lait par kg de concentré. On estime donc que ce concentré devient rentable quand son prix est inférieur à 80 % du prix du lait. Aujourd’hui avec un prix du lait à 300 €/ 1000 l, un concentré à plus de 240 €/t fait perdre de l’argent ...