Après la vache des 1 000 fermes, retour à la ferme de 85 vaches

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Après la vache des 1 000 fermes, retour à la ferme de 85 vaches

Après en avoir été président, Christophe Baron redeviendra un adhérent de Biolait comme les autres. Il sait déjà qu’il continuera de participer aux réunions telles que l’AG, car c’est aussi là que les décisions sont prises.

En respect de l’idée que les responsabilités d’une structure collective doivent tourner, Christophe Baron cessera en 2018 d’assumer la fonction de président du groupement de producteurs Biolait. En 8ans à ce poste, il aura vu la SAS dépasser le millier d’adhérents. De quoi être optimiste pour l’avenir de Biolait et du lait bio en général.

En 2017, Biolait met en avant une satisfaction: le groupement de producteurs fédère désormais plus de 1 000 éleveurs laitiers. Christophe Baron, à ce poste depuis 2010, restera le président qui a vu sa structure passer ce cap. Alors qu’il prépare déjà sa succession, puisqu’en avril 2018, il se retirera de l’équipe dirigeante de Biolait, c’est l’occasion de revenir sur cette réussite.

30% du marché

Du lancement (en 1994) par six producteurs motivés par le développement d’une filière lait biologique, à cette SAS qui transporte presque un tiers de tout le lait bio produit en France, Biolait a conservé un mode de gouvernance relativement collaboratif. Avec trois réunions annuelles par «secteur» où les chiffres et les orientations sont mises face à l’ensemble des adhérents, et avec de vrais choix exprimés par les votes de l’assemblée générale, qui a parfois refusé les propositions de son conseil d’administration.

Pour sa part, l’éleveur va retrouver du temps pour suivre les projets de sa ferme dans le Morbihan (cf encadré ci-dessous). Comme ses associés, il a profité de la proximité d’un parc éolien citoyen pour s’engager dans un projet de territoire, cette fois-ci dans l’énergie, donc. Un sujet auquel il envisage aussi d’accorder du temps une fois les clefs du camion Biolait remises à son successeur.

La ferme aujourd’hui et demain

Le gaec de 4 associés valorise 180ha avec 85 laitières, leur suite, dont une vingtaine de bœufs, en entretenant un verger de 2ha et cultivant du maïs (16ha, dont une partie vendue en grains en fonction des récoltes fourragères), 5ha de blé panifiable pour un voisin, de la féverole et deux types de méteils (un orienté ensilage et un orienté moisson mais pouvant être ensilé, selon les années). Les associés travaillent sur l’autonomie qui «aujourd’hui, doit intégrer la sécurisation des récoltes.» Car produire en bio, «c’est raisonner ses charges avant de penser produit. Nous sommes plus dépendants du climat que du prix du lait.» Pour faire face aux aléas, ils intensifient le nombre de récoltes et diversifient les cultures, en cherchant notamment à travailler en couvert permanent.

Retrouvez aussi le portrait de Christophe Baron et du fonctionnement de Biolait dans Entraid de juillet.