A la ferme aquaponique, entre les légumes et les poissons, le courant passe

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A la ferme aquaponique, entre les légumes et les poissons, le courant passe

A côté de la serre reconvertie, Guillaume installe son laboratoire de transformation des truites.

Guillaume Schlur a quitté ses fonctions d’animateur de cuma pour construire son projet. Elever des poissons pour nourrir des plantes maraichères plantées dans l’eau. Un an après avoir fait le show en une du numéro noir et rose d’Entraid de décembre 2017, son projet a sérieusement avancé.

En un an, certaines choses ont changé ; le jeune installé a multiplié par trois sa surface productive, trouvé des débouchés stables et une relative sérénité vis-à-vis de l’écosystème qu’il entretient. L’entrepreneur normand a le sourire et revendique son grain de folie, indispensable pour imaginer et construire sa drôle de ferme.

Vue d'ensemble de la serre et des bacs couverts de radeaux flottants

Légumes-feuilles, légumes-fruits et aromatiques se plaisent dans le système de la Fada.

Avec le module pilote, il avait validé son concept de production aquaponique. En 2018, il a investi dans l’installation d’un second ensemble bassins piscicoles / bacs de maraîchage, presque deux fois plus grand que le premier. Ils ont beau être sous le même toit, aucun échange d’eau ne se fait entre les deux circuits. Cette indépendance procure une sécurité : « Je n’ai pas tous mes œufs dans le même panier. Si j’ai un problème d’un côté, il me reste l’autre » pour limiter les dégâts économiques et Guillaume Schlur imagine tirer partie de cette configuration pour avancer. Alors que la filière n’en est encore qu’au stade de l’alevin et ne dispose donc que de très peu de références techniques et expérimentales, « je vais pouvoir faire des essais comparatifs pour voir ce qui fonctionne le mieux entre deux méthodes. » Preuve que derrière son grain de folie, le normand cache aussi une réflexion plutôt complète et solide. Bientôt, quand la pleine charge de son second module sera atteinte, il devrait commencer à se dégager un revenu, ce qui reste cohérent avec son tableau de marche initial.

Plutôt sérieux aussi, l’aide de la Région et le succès d’une campagne de financement participatif (via la plateforme Miimosa) qui ont bien aidé l’agriculteur à réaliser ses travaux d’agrandissement grâce auquel il s’installe désormais pleinement dans le métier, avec l’étiquette de pionnier. Celle-ci lui vaut d’être déjà sollicité pour intervenir auprès d’élèves et étudiants des établissements agricoles. Et si l’avenir de l’aquaponie était aussi radieux que le sourire que Guillaume Schlur affiche en vidéo et une nouvelle fois dans les pages noire et rose d’Entraid de décembre ?

Semis pour une production en aquaponie

Cette petite poignée de terreau utilisée au semis sera le seul substrat solide que verront les plantes de Guillaume. Les racines dans l’eau, elles puiseront directement les nutriments produits par l’atelier piscicole.

Entraid entre les mains d'un aquaponiculteur.

L’aquaponiculteur avait relevé le défi d’illustrer la folie créatrice en une d’entraid en 2017.

Retrouvez le dossier de ces initiatives folles qui ont fait avancer l’agriculture.