Un combiné de fauche pas ordinaire

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Un combiné de fauche pas ordinaire

Les 5 chauffeurs attitrés et les premiers adhérents servis sont satisfaits.

Elle ne valait pas grand-chose à la revente. Deux cuma ont gardé leur vieille ensileuse pour la transformer en automoteur de fauche.

Deux cuma de Vendée, De Sèvre et Crume et De la St Georges, avaient organisé ensemble leur activité ensilage depuis 2011. Possédant chacune une ensileuse, elles les avaient spécialisées dans l’herbe et avaient investi dans une nouvelle pour le maïs. Puis elles ont décidé de tout faire avec la plus récente et de revendre les deux anciennes. Problème : la John Deere 6650 de 1998 et ses 3.300heures au compteur n’intéressait pas grand monde. «On nous en proposait à peine 15.000 euros, se souvient un responsable. Ça a créé un déclic: on s’est dit qu’avec ses 300 ch, elle pouvait emmener un groupe de fauche de 8 ou 9 mètres.» Avec 6 faucheuses au total sur les deux cuma, il y avait en effet matière à réflexion mais elle n’avait pas encore été engagée.

 

combiné de fauche

Attelage et prise de force à la place de l’alimentation et du bloc hacheur.

Un déclic

Après quelques recherches, il s’est avéré que le choix de machines sur le marché était limité. Ils ont opté pour une Pöttinger Novacat X8, de 8,30 m, avec conditionneur à fléaux acier. Elle reste utilisable sur un tracteur en cas de panne du porteur. Quatre des anciennes conditionneuses ont été revendues, pour contribuer au financement de cet investissement de 55.000€. Heureusement d’ailleurs qu’il en est resté deux car, en ce printemps 2017, l’herbe a poussé plus vite que prévu. Il a fallu commencer à faucher avant la livraison du groupe, pourtant effectuée dans le délai prévu. Sinon, à terme, l’automoteur devrait faucher chaque année 650ha pour l’ensilage ou l’enrubannage, et 350 pour le foin.

combiné de fauche

Lestage arrière renforcé pour équilibrer l’ensemble, un pont arrière moteur serait l’idéal.

Lourd de l’avant

L’ensileuse a pour sa part été débarrassée de sa goulotte, de ses rouleaux d’alimentation et de son bloc hacheur. Elle a été équipée d’un relevage (Pateer) et d’un boîtier renvoi d’angle pour reprendre le mouvement sur l’entraînement du rotor. Soit 12.000€ d’investissement. Vu les rapports de démultiplication, il faut tourner à plein régime moteur pour animer la faucheuse à 1.000tr/min. La consommation de carburant reste toutefois raisonnable: 7l/ha, trajets compris. Autre équipement: un autoguidage à volant électrique. Malheureusement, il s’avère peu efficace: «La machine est une deux roues motrices, elle manque de poids à l’arrière et le profil des pneus n’accroche pas assez.» L’ensemble de fauche est effectivement assez lourd. Le gonflage à l’eau et pneus arrière et la pose de 1.600kg de masses en déport arrière ont été nécessaires pour obtenir un minimum d’équilibre.

combiné fauche

Visibilité restreinte sur la route.

Toujours prêt

L’organisation de la fauche a été modifiée. Alors que chacun prenait une conditionneuse avec son propre tracteur, la conduite de l’automoteur a été réservée à 5 adhérents, afin de s’assurer d’une bonne maîtrise de l’engin. Ils sont rémunérés. Si tout va bien, la fauche devrait ainsi être facturée 25€/ha, carburant et main-d’œuvre compris. La prise en main est facile: «Nous avons une bonne visibilité sur la coupe. Dans les angles de champ, le travail est propre.» L’ensemble avance entre 9 et 13km/h, avec un débit instantané d’environ 7ha/h. Avantage par rapport à la situation précédente: «Rien à atteler, on est tout de suite prêt à faucher.» Par, contre, sur la route, la visibilité est restreinte sur les côtés en raison des lamiers repliés à la verticale. Les trois andains étant déposés tel quel, les adhérents doivent andainer pour donner trois andains à manger au pick-up étroit de l’ensileuse. Ils le font dans le sens de la fauche, pour une meilleure alimentation de l’ensileuse.

combiné de fauche

Solution plus classique juste à côté à la cuma du Twister (Vendée), comme dans la majorité des cuma avec groupe de fauche. Sauf que le tracteur est loué pour la saison, la cuma n’ayant pas besoin d’une telle puissance le reste de l’année. Ici, le lamier de gauche a des tôles d’andainage dissymétriques. Ainsi, en fauchant toujours en aller et retour, l’ensemble crée des paires d’andains (le central + le droit, le gauche de l’aller + le gauche du retour, etc.) pouvant être repris directement par un pick-up large.


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