La betterave sera-t-elle jaune ou verte ?

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La betterave sera-t-elle jaune ou verte ?

La CGB s'est fortement mobilisée cet été auprès des élus et des pouvoirs publics.

Le Sénat vient d’adopter le projet de loi qui accorde une dérogation temporaire aux betteraves sucrières pour l’emploi de néonicotinoïdes en traitement de semence. Il reste jusqu’à 2023 pour trouver des alternatives.

Après l’interdiction des traitements de semence aux néonicotinoïdes, les betteraves sucrières semées en 2020 ont subi les attaques des pucerons porteurs de virus de la jaunisse. Plus sévèrement d’ailleurs au Sud de Paris qu’au Nord. En outre, l’ITB chiffre à plus de 50% les pertes dans les zones les plus touchées. En conséquence, la filière sucre s’est fortement mobilisée. Et elle a obtenu en août du Gouvernement une promesse de retour en arrière. Soit une autorisation des semences aux néonicotinoïdes pour une à trois campagnes.

Ainsi, l’Assemblée nationale a adopté un projet de loi le 6 octobre pour autoriser les néonicotinoïdes en enrobage des semences de betteraves sucrières. Une autorisation pour la saison 2021, et au plus tard jusqu’en 2023. Le Sénat a confirmé le 27 octobre, à la grande satisfaction de la filière. Il a précisé que ces nouvelles dérogations seront strictement encadrées jusqu’au 1er juillet 2023.

Autorisation des semences aux néonicotinoïdes : un plan de recherche en cours

Un plan de recherche d’alternatives est en marche, au sein d’Inrae et ITB. La pérennité de l’activité économique des planteurs comme des industriels a été jugée prioritaire sur les risques pour les pollinisateurs. Utilisés en traitement de semence sur une culture récoltée avant sa floraison, ces néonicotinoïdes auraient tout pour plaire. On leur reproche en fait de voyager dans l’atmosphère sous forme de poussière au moment du semis, de passer dans le sol puis vers d’autres plantes, ou encore d’être exsudées dans les gouttelettes d’eau perlant au bord des feuilles.

Des risques pour les abeilles très difficiles à chiffrer précisément mais que l’ANSES avait considérés comme suffisants pour justifier une interdiction.