Bovins-viande : éleveurs dans le rouge

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Bovins-viande : éleveurs dans le rouge

Les éleveurs de viande bovine ont été particulièrement mal lotis en 2016.

Tous les secteurs de la filière bovin-viande ont connu une année 2016 déprimante. Et 2017 s'annonce pour le moins incertain…

Les éleveurs naisseurs-engraisseurs de jeunes bovins, en même temps producteurs de grandes cultures, accusent les plus mauvais résultats : – 6600€ de résultats courant par UMO contre 23000 en 2015, soit un recul de 29500€ !

L’addition de plusieurs éléments négatifs plombe les résultats : année noire en cultures, impact de la crise laitière et des ventes importantes de vaches de réforme sur les cours bovins, effet de la convergence des aides tout juste compensé par la baisse des charges opérationnelles, détaille l’Institut (voir l’étude complète). Les autres systèmes sont à peine mieux lotis.

L’enchaînement des causes est dévastateur. En plus des marchés déstabilisés, y compris celui du maigre perturbé par la FCO, la météo n’a pas fait de cadeaux: excès de pluie et sécheresse. Les naisseurs-engraisseurs de veaux sous la mère enregistrent une diminution de revenus moins prononcée: 14900€ de revenu courant par UMO, contre 17300 en 2015. Dans ce domaine, la production de veaux labels apparaît plus résiliente. Sans surprise, les trésoreries se sont tendues, d’autant plus qu’en 2016, le versement des aides PAC a tardé.

Et maintenant, le CETA ?

Tous les éleveurs espèrent, en 2017, un climat plus propice, pas de fléau sanitaire, un tarissement des flux de réformes laitières, des cours corrects… Mais déjà d’autres nuages menacent à leur tour l’équilibre de la filière bovine, tel que le recul de la consommation observé dans certaines franges de la population, ou le projet d’accord de libre-échange CETA entre l’Europe et le Canada.

Un accord que redoutent les éleveurs : « Nous voulons des vaches dans les prés, des territoires animés, des écosystèmes préservés, des éleveurs respectés et des citoyens écoutés. Et vous, que voulez-vous?» interpellent les responsables d’Interbev (Interprofession Bétail et viande) et de la Fondation Nicolas Hulot. Ceux-ci demandent conjointement aux députés européens de voter contre le CETA le 15 février prochain et au futur(e) Président(e) de la République, de revenir sur cet accord au cours des six premiers mois du quinquennat …

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