Une vraie usine d’aliment mobile en cuma

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Une vraie usine d’aliment mobile en cuma

Un atout pour l'autonomie alimentaire des exploitations.

Le camion de fabrication d’aliment à la ferme de la cuma La Fourragère du Roannais est unique en France. Il conforte l’autonomie alimentaire de 200 élevages.

Un matériel unique en France circule sur les routes de la Loire. C’est le camion de fabrication d’aliment à la ferme de la cuma La Fourragère du Roannais. Grâce à cet équipement, et au savoir-faire du salarié qui le pilote, les adhérents valorisent leurs grains en aliment complet pour leurs animaux.

Ce camion est une véritable petite usine mobile. Il comprend à la fois un aplatisseur et un broyeur, pour apporter le conditionnement le plus approprié au grain. De plus, il incorpore également des composants bruts, comme des granulés de minéraux. L’installation pèse les différents ingrédients, et enfin les mélange avant de déverser l’aliment composé dans son silo. Un système d’aspiration assure l’approvisionnement, avec assez de tuyau pour atteindre les points de stockage.

Camion de fabrication d’aliment à la ferme : un salarié spécialisé

Le cahier des charges a été établi par les éleveurs engagés dans la Cuma. Un constructeur français, Transmanut, a relevé le défi de construire l’ensemble. Il l’a logé sur un camion Mercedes-Benz Arocs 2551. Un investissement total de 340 000 €, aidé pour la moitié par la Région AuRA. A signaler : le camion dispose d’une double alimentation en carburant. En effet, le moteur de 500 ch tourne au GNR lorsqu’il est poste fixe (à 1200-1300 tr/min), pour animer la fabrique d’aliment. Ludovic Poulette a été recruté pour assurer la prestation avec ce nouvel équipement. Un opérateur attitré est obligatoire en raison de la technicité de la machine.

« J’ai mis plusieurs mois avant de tout maîtriser parfaitement. J’assure aussi l’entretien courant : nettoyage des filtres, graissage, surveillance ». Et, heureusement, un second salarié est en cours de recrutement, à temps partiel, pour compléter le planning.

camion de fabrication d'aliment

Ludovic, l’opérateur salarié de l’installation.

La suite des broyeurs-mélangeurs pour aliment tractés

Cette activité a commencé en septembre 2018. Trois cuma qui devaient renouveler un broyeur mélangeur tracté ont décidé de passer à la vitesse supérieure. L’idée : investir ensemble dans un matériel automoteur. Depuis, le groupe s’est élargi, comme explique Michel Chavanat, président de la cuma La Fourragère du Roannais. « Nous n’accueillons pas d’adhérents individuels qui seraient engagés dans une autre cuma, mais uniquement des cuma qui décident de nous rejoindre au lieu de renouveler leur propre matériel ».

Ainsi, le camion sert aujourd’hui presque 200 éleveurs dans le département de la Loire. Ils nourrissent des bovins, lait et viande, des volailles ou des porcs, avec des céréales, du maïs, et des protéagineux de leur exploitation. Soit environ 30000 km par an de déplacement pour le camion, et 4000 t de ration locale pour les animaux.

camion de fabrication d'aliment à la ferme

Une installation très complète.

Camion de fabrication d’aliment à la ferme : un débit de 10 à 18 t/h

« Je me déplace par zone géographique selon un calendrier fixe, explique Ludovic Poulette, le lundi dans tel secteur, le mardi dans tel autre, etc. Les adhérents me font revenir toutes les 3 à 4 semaines ». Aussi, pour rationaliser les déplacements, il lui arrive de solliciter lui-même les adhérents voisins lorsqu’il a été appelé à un endroit et qu’il lui reste du temps.

En outre, avec des interventions durant de moins d’une heure à 4 heures, il peut enchaîner jusqu’à 5 ou 6 élevages par journée de travail. Le débit de la fabrique va de 10 à 15 t/h avec l’aplatisseur, et de 15 à 18 avec le broyeur. Charge à l’éleveur d’organiser au mieux ses installations pour réduire les pertes de temps.

Trois critères de facturation

La fabrique mobile d’aliment donne lieu à une facturation selon trois critères : un forfait déplacement, le temps passé et le tonnage produit. Soit une fourchette de 25 à 30 €/t la prestation complète. « Nous sommes très dépendants du prix du carburant », relève Michel Chavanat. Le camion est imposant mais il arrive à se faufiler dans les fermes grâce à son essieu arrière suiveur. En revanche, c’est un inconvénient sur une route enneigée.

En complément : des matériels pour l’aliment à la ferme dans les cuma des l’Allier.