Le Case IH de 96 000€ est facturé 19€/h

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Le Case IH de 96 000€ est facturé 19€/h

Le tracteur fédère quatre adhérents et il ne manque pas d’activité.

Le tracteur Case Puma 150 CVX, acheté neuf fin 2017 pour un montant de 96 000 €. Il est notamment équipé d’une prise Isobus, de l’autoguidage RTX et d’une boîte de vitesses à variation continue. La prestation est facturée 19 €/h hors GNR. C’est un peu plus que le coût réel d’utilisation qui est de 17,64 €/h, mais la cuma a une stratégie de renouvellement particulière.

La cuma de l’Huisserie est une cuma d’une vingtaine d’adhérents, créée en 1983. Très vite, un groupe tracteur s’y est mis en place. Géographiquement, elle se trouve juste à côté d’une cuma plus grande, avec son atelier, ses 4 salariés, ses automoteurs, ses trois tracteurs… Cela n’empêche pas la cuma de l’Huisserie d’avoir sa place. Son groupe tracteur, quatre adhérents, fonctionne à plein régime.

Utilisé principalement pour du transport et du déchaumage, le tracteur réalise 800 heures par an. « Il est à la limite de la saturation », estime Ludovic Goisbault, le président de la cuma de l’Huisserie. Et ce n’est pas un problème puisqu’à l’automne, la cuma en loue un second pour les travaux d’ensilage et, en cas de surcharge du planning, il y a même la possibilité de solliciter le parc de la cuma voisine de Beausoleil, propriétaire de trois tracteurs.

Renouvellement rapide du tracteur

Pour l’organisation, rien de plus simple. « Il n’y a pas de réunion de chantier. Les réservations se font sur internet, par le biais d’un site de réservations. » En revanche, Ludovic Goisbault insiste sur le fait que, lors des périodes de pointe, « il ne faut pas hésiter à s’appeler afin d’optimiser son utilisation ».

La prestation est facturée 19 €/h hors GNR. C’est un peu plus que le coût réel d’utilisation qui est de 17,64 €/h, mais la cuma a une stratégie de renouvellement particulière. En effet, elle renouvelle ses tracteurs tous les deux à quatre ans alors qu’ils sont amortis sur sept. « Nous faisons un remboursement anticipé des annuités. » Ceci est possible grâce aux taux de financement qui sont bas. Avec ce principe, « il n’y a pas de mauvaise surprise. Les coûts d’entretien restent limités », constate le responsable. Ainsi, la cuma ne compte plus les renouvellements et n’a pas de marque de préférence.

Aujourd’hui, elle possède un Case Puma 150 CVX, acheté neuf fin 2017 pour un montant de 96 000 €. Il est notamment équipé d’une prise Isobus, de l’autoguidage RTX et d’une boîte de vitesses à variation continue.

Faire tourner le matériel au maximum

En ce qui concerne les perspectives, l’activité reste ouverte à tous les adhérents de la cuma et à ceux de la cuma de Beausoleil. Le groupe dispose d’une marge qui fait qu’il ne serait pas en péril en cas de départ d’un des quatre adhérents. Le planning serait moins chargé, le tracteur serait plus disponible, il pourrait donc être utilisé par d’autres personnes. Ludovic Goisbault rajoute même : « Si on veut garder des coûts compétitifs, le tracteur ne doit pas rester sous le bâtiment. »  Pour le prochain renouvellement, vu l’évolution du parc matériels, la cuma n’exclut pas la possibilité d’en prendre un plus puissant. « Il est principalement utilisé pour du transport et du travail du sol. Or, avec l’augmentation du tonnage des bennes et de la largeur des déchaumeurs, couplée à une terre qui est assez difficile à travailler dans le secteur, cela demande plus de puissance. »

De plus en plus de travail Intercuma

Le coût de facturation très raisonnable de l’ensemble du matériel et l’intercuma sont les clés de la réussite. Les prix sont lissés. Il n’y a pas de rééquilibrage sur la facturation réelle de l’année. Pour Ludovic Goisbault, l’important est aussi de trouver le bon équilibre. « Si on est trop cher, le matériel ne tourne pas. Si on est au bon prix, l’utilisation a tendance à exploser. »

En ce qui concerne le travail en intercuma, « avec la cuma de Beausoleil, il y a une vraie complémentarité ». L’une des deux désileuses de celle-ci intervient chez des adhérents de la cuma de l’Huisserie, tandis que « certains de nos adhérents le sont aussi à leur l’activité ensilage ». Par conséquent, lorsque l’ensileuse du groupe de Beausoleil est dans le secteur, le tracteur et les bennes de celui de l’Huisserie sont sollicités.

Ces dernières interviennent également dans le nord du département pour le compte de la cuma de Montaudin ou encore, à quelques kilomètres, avec une autre cuma du secteur, celle d’Origné, avec laquelle la cuma de l’Huisserie travaille aussi pour le débroussaillage.

Garder une bonne dynamique

« Ne pas se prendre la tête », voila la philosophie de la cuma de l’Huisserie. « Le fait de ne pas avoir de hangar et de salarié simplifie la gestion. » Mais pour le président, le principal objectif est de garder une bonne dynamique et continuer à avoir des projets et ce, malgré la perte de surface agricole causée par le développement urbain de la ville de Laval. « Cela passera par la consolidation des échanges en intercuma, avoir la volonté de proposer aux adhérents des projets mesurés, à des coûts raisonnables, mais aussi de garder une dimension humaine afin de conserver une certaine proximité avec et entre les adhérents. »


Cet article est issu du spécial Mayenne de juin 2019.