Eté olympique, la Terre promise est au Brésil

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Eté olympique, la Terre promise est au Brésil

La construction qui a occupé la coopérative Terra prometida début juillet a été lancée pour préparer le manioc en vue d’accéder au marché de la restauration scolaire (© Pauline Engeammes).

Dans l’État de Rio, la terre promise n’est pas seulement le podium olympique pour les sportifs. C’est aussi le nom d’une coopérative qui se construit. Un groupe de jeunes Français est allé à sa rencontre et a participé aux travaux.

Issue du Mouvement des sans-terre, la coopérative se dote de murs et d’outils en dur. « Nous étions à moins de deux heures de route de Rio », en zone rurale. Essentiellement « pour participer à la construction de la cuisine industrielle de la coopérative Terra prometida. »

La coopérative est un outil de travail pour une vingtaine de familles de la communauté qui en compte une cinquantaine. Claire Montjoie et son frère, Henri, étaient deux des cinq jeunes volontaires partis participer au projet soutenu par l’association Amar Brésil. En un mois de voyage, en juillet dernier, « nous avons passé deux semaines sur le chantier de Terra prometida », pour participer à cette construction, voulue pour pouvoir éplucher le manioc et le conditionner sous vide. Grâce à cela, la coopérative s’ouvrira les portes des cantines peu enclines à utiliser le produit brut.

Du manioc épluché et sous vide pour les cantines

Le manioc est une des principales productions des familles de la communauté qui cultive aussi des bananes, de la canne à sucre ou des agrumes. Le Mouvement des sans-terre correspond à des communautés qui s’installent et mettent en culture des terres inexploitées, « pour lutter contre la concentration des terres.  Au bout d’un certain temps, la loi les reconnait propriétaires », résume Henri Montjoie.

6 ha pour vivre

C’était le cas de la communauté qu’il a rencontré : « Elle a été installé là il y a environ huit ans. Chaque famille s’est vu attribuer environ 6 ha », qu’elle utilise pour se nourrir et se créer un revenu. Même s’ils sont pauvres, « les gens que nous avons rencontré mangent à leur faim », surtout que les agriculteurs de Terra prometida ont acquis de l’expérience et progressivement amélioré la fertilité de leur nouvelle terre.

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Chacun dans une famille, les jeunes Français du groupe de Claire et Henri Montjoie ont participé à la vie familiale, ses travaux et ils se sont retrouvés sur le chantier de la future cuisine communautaire (© Pauline Engeammes).

Quand ils sont partis le toit était là

Au départ des jeunes Français, l’unité de transformation de Terra prometida était en bonne voie. Mais s’ils se montrent confiants quant à la réussite du projet auquel ils ont œuvré, Claire et Henri Montjoie constatent que pour d’autres communautés du mouvement qui n’ont pas franchi les précédentes étapes, la reconnaissance paraît plus compromise. « Le nouveau gouvernement est moins favorable à l’agriculture familiale », ce que confirme le président d’Amar Brésil,  Gilles Maréchal : « Le projet de Terra prometida doit permettre à la coopérative de vendre plus facilement aux cantines scolaires, et de bénéficier du programme d’achats publics. Celui-ci appui l’achat de produits locaux, en favorisant les produits issus de l’agro-écologie. L’état fédéral brésilien y consacrait plus d’un milliard d’euros par an, mais il est menacé d’extinction par le nouveau gouvernement provisoire, très lié à l’agri-business. »

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