Après la Charente-Maritime, un loup identifié en Charente, premier depuis près d’un siècle

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Après la Charente-Maritime, un loup identifié en Charente, premier depuis près d’un siècle

Le loup est connu pour sa capacité de dispersion, et tout particulièrement quand il est en quête d'un territoire.

Un grand canidé a été aperçu, lundi en Charente, et authentifié comme un loup, première apparition de l'animal dans ce département depuis près d'un siècle, selon l'Office français de la biodiversité, pour qui cette présence d'individus "dispersés" n'a rien d'étonnant.

L’animal a été filmé et pris en photo lundi matin, trottant sur la route et une parcelle agricole près de Gurat, dans le sud-est de la Charente, à la limite de la Dordogne, et authentifié comme spécimen de loup gris (canis lupus lupus) par les agents spécialisés de l’OFB, ont indiqué mardi l’Office et la préfecture de Charente.

Depuis l’éradication du loup en France dans les années 30, et sa réapparition naturelle au début des années 1990, via l’Italie et les Alpes du Sud, c’est le premier signalement de loup en Charente. En Nouvelle Aquitaine, sa présence est « occasionnelle » et « a été avérée en Dordogne en 2015, dans les Pyrénées-Atlantiques en 2018 et 2019, et récemment mi-novembre, dans le sud-ouest de la Charente-Maritme, rappelle l’OFB.

Ce type d’observation fortuite et isolée d’individus « n’a rien d’étonnant », et « relève d’un comportement courant » du loup, et saisonnier, a expliqué à l’AFP Yann de Beaulieu, chargé de mission « grands prédateurs » à l’OFB Nouvelle-Aquitaine.

Automne et début d’hiver correspondent en effet à une phase de « dispersion » du loup, ou des individus sont contraints de quitter une meute « cantonnée » pour chercher un nouveau territoire. Ce type de déplacement « par bonds » est caractéristique de l’espèce, et « un individu peut parcourir jusqu’à 800 km en six mois », a précise M. de Beaulieu, sans pour autant être détecté en chemin, d’où ces apparitions en forme « d’éclipse, une observation puis plus rien pendant des mois ».

Selon l’Office national de la Chasse et de la Faune sauvage (ONCFS – désormais intégrée à l’OFB), la population de loups était estimée au sortir de l’hiver 2018-2019 à 530 adultes, contre 430 un an plus tôt, avec une concentration dans les Alpes, le Sud-Est et l’Est, mais un front de colonisation qui se déplace.

La meute « cantonnée » localisée la plus à l’ouest du territoire se situe actuellement dans le Massif central, selon l’OFB.

L’OFB, outre ses agents, dispose d’un maillage de « correspondants » –agents forestiers, agriculteurs, chasseurs, associations de l’environnement, etc.– spécialement formés à la reconnaissance d’indices de présence du loup comme des empreintes, traces de prédation. Aucune prédation n’a été signalée récemment en Charente, selon M. de Beaulieu.

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