Quand la charge de travail influence les choix de mécanisation

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Quand la charge de travail influence les choix de mécanisation

Le parc de Thierry Sauvé se résume à un tracteur de 80 ch et quatre outils. Chez lui, les interventions se font pourtant avec du matériel très performant.

La stratégie d’équipement en matériels oriente l’entreprise sur le moyen terme (4 à 8 ans). Elle relève d’une décision qui revient à son dirigeant.

À des niveaux constatés qui s’étalent le plus souvent entre 70 et 150 €/1 000 l, le coût de la mécanisation représente une charge conséquente en élevage laitier. Même si rien n’interdit de revenir sur son investissement en matériel, dans la réalité, ce n’est pas si simple. Ce genre de revirement reste rare, d’où l’intérêt de bien mesurer au préalable l’impact de ses choix.

Savoir déléguer

Dans la vie des entreprises agricoles, ce qui augmente immanquablement, plus encore que le coût de la mécanisation, c’est la charge de travail. Avec l’agrandissement des exploitations ou la concentration des productions, les experts observent que c’est plutôt la technicité des matériels, leur puissance ou leurs capacités qui s’accroissent. Le constat d’une baisse des coûts de mécanisation est rare. Par contre, la charge de travail, elle, ne cesse d’augmenter.

La délégation des travaux des champs est une solution parmi d’autres. Elle peut même être très judicieuse. En témoignait Thierry Sauvé lors de la journée laitière de la chambre d’agriculture en février. Pour sa ferme de 67 ha et une production de 370 000 l de lait, il consacre plus de 25 000 €/an à la cuma de la Riantière. Cela confirme son choix clair de « déléguer un maximum les travaux. » En moyenne sur deux ans, il affiche un coût de mécanisation de 85 €/1 000 l, sachant qu’une gosse partie des travaux est réalisée par les salariés de la cuma : le semis, l’épandage, les récoltes, et même le désilage qui compte pour 6 840 € dans la facture.

Sobriété du parc

D’une manière générale, la délégation de ces tâches opérationnelles apporte des avantages par rapport à la gestion du temps. On utilise celui-ci autrement, en priorisant les fonctions décisionnelles et de suivi.

Déléguer ces travaux, c’est aussi gérer les pics en réduisant les concurrences d’activités par la même occasion, le tout en maîtrisant la voilure de son parc matériels (et donc celle des coûts qu’il engendre). Chez Thierry Sauvé, celui-ci se résume à : un tracteur (80 ch et 8 000 h) avec son chargeur, un pulvérisateur 12 m, un distributeur d’engrais et une pailleuse. 

Pour réussir la délégation

• Eviter le double équipement, d’où la nécessité de choisir cette stratégie de manière globale.

• Bien choisir les travaux à déléguer.

• Savoir être patient dans la réalisation des travaux.

• Etablir une relation claire et être en confiance. L’exploitant pourra aussi s’impliquer dans le fonctionnement de la cuma. Cet engagement sur le moyen terme représente un gage de sécurité pour l’exploitation et pour la cuma.


Cet article est issu du spécial Mayenne de juin 2019.