Comment choisir sa bineuse? La réflexion de la cuma de Margerie Hancourt

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Comment choisir sa bineuse? La réflexion de la cuma de Margerie Hancourt

Comment bien choisir sa bineuse?

Dans la Marne, la cuma betteravière de Margerie Hancourt réfléchit depuis deux ans à la création d’une activité de désherbage mécanique. L’objectif étant de bénéficier d’un outil polyvalent avec un débit de chantier important. Bilan du cheminement de leur réflexion.

Les adhérents de la cuma de Margerie Hancourt, sensibles à la réduction des produits phytosanitaires, ont établi un cahier des charges dans le but de définir un matériel adapté à leurs pratiques et leurs attentes. Mais avec une importante hétérogénéité des sols et des cultures diversifiées (céréales, maïs, betteraves, colza et tournesol notamment), pas facile de faire correspondre les besoins de chacun.

Le choix de l’inter-rangs

La première idée fut d’investir dans un outil qui puisse à la fois biner des cultures en ligne, mais aussi des céréales. Une question s’est alors posée: quels sont les inter-rangs que l’on veut biner? Un premier projet a alors été défini pour biner des céréales à 25cm et du maïs à 75cm d’inter-rangs, avec une largeur de travail de 48rangs en céréales et 9rangs en maïs, soit 12mètres de large.

Cependant, différents freins compromettaient ce projet. Le président de la cuma, Yves Durand, explique: «Les adhérents étaient réticents à l’idée de semer leurs céréales avec un inter-rang aussi large. De plus, la diversité des semoirs des adhérents, qui sont de 3, 4 et 6mètres de large, allait poser problème lors du passage de la bineuse sur plusieurs passages de semoir.»

Le projet a donc évolué vers un binage à 16,60cm d’inter-rangs en céréales et 50cm en betteraves, colza et tournesol pour une largeur de travail de 6mètres de large. «Le changement de l’inter-rang de 75 à 50cm dans le cahier des charges nous a permis de satisfaire un plus grand nombre d’adhérents et ainsi augmenter les surfaces à biner. En effet, la majorité des adhérents cultivent, soit de la betterave, soit du colza ou du tournesol. A l’heure actuelle, la surface à biner est de 300ha pour une douzaine d’adhérents», développe Yves Durand.

L'objectif de la cuma de Margerie-Hancourt : trouver la bineuse qui correspond aux besoins du maximum d'adhérents.

L’objectif de la cuma de Margerie-Hancourt : trouver la bineuse qui correspond aux besoins du maximum d’adhérents.

 

 

Le choix de la marque et des équipements

La cuma a alors étudié le marché de cette machine, afin de solliciter un constructeur qui puisse lui fabriquer une bineuse à 16,60cm d’inter-rangs. Trois constructeurs ont retenu son attention notamment grâce aux différentes options qu’ils pouvaient apporter à l’outil. En effet, compte tenu de la surface importante, la machine devait évoluer avec un débit de chantier élevé.

Le choix a donc été fait d’équiper la bineuse avec un double système de guidage optique par caméra, qui permettra de soulager le chauffeur mais aussi de pouvoir relever les éléments de binage automatiquement dans les pointes. De plus, les adhérents souhaitaient que le passage de la bineuse puisse leur permettre d’apporter différents éléments à la culture en place. Ainsi, ils ont demandé deux équipements supplémentaires aux constructeurs: d’une part, un système porte-jets sur chaque rang, dans le but d’appliquer, soit un engrais liquide, soit une substance de croissance uniquement sur le rang afin de réduire la dose appliquée à la parcelle, et d’autre part un système de tubes afin de pouvoir semer des couverts végétaux dans l’inter-rang de la culture à biner.

Réaliser à la fois le binage et le semis

Pour pallier le problème de la diversité des largeurs de semis utilisées par les adhérents, un des constructeurs leur a même proposé d’équiper l’outil d’un système d’éléments semeurs à céréales, afin que la même machine puisse réaliser à la fois le semis et le binage. Les adhérents ont été intéressés par cette proposition mais la notion de la valeur de revente de cette machine les a freinés. Le président explique que «cet investissement d’une valeur de 100.000 euros doit être réfléchi aussi bien sur le plan technique qu’économique».

La cuma, avec l’aide de l’animateur de la section Marne, a pu bénéficier d’une subvention à hauteur de 60% du montant de l’investissement dans le cadre du plan Ecophyto 2016. «L’investissement de cet outil en cuma et la subvention nous permettent de diluer les coûts et ainsi limiter les risques. De plus, l’achat en groupe facilite les échanges de pratiques et cela nous permet de devenir des apprentis de l’agriculture de demain.»

Si l’investissement est prévu pour l’automne 2018, il reste encore pour le moment quelques questions d’organisation en suspens, comme par exemple le choix du chauffeur ou du tracteur qui sera utilisé.

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