Compostage : attention à la qualité !

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Compostage : attention à la qualité !

Créée en 2001 à l’initiative d’une vingtaine d’éleveurs, la cuma départementale a vu le jour sur un projet d’intercuma avec la cuma Avenir Compost existante dans la Drôme.

Cette année-là, la cuma départementale de compostage de la Drôme avait investi dans un retourneur d’andain mais son utilisation était loin d’être optimale. Plutôt que d’investir dans un matériel qui serait encore moins utilisé, la cuma ardéchoise a fait le choix d’adhérer à la cuma Avenir Compost du département voisin pour y apporter jusqu’à 90 adhérents aujourd’hui.

Partenariat aussi avec une ETA

Le compostage s’organise donc en intercuma en Ardèche et dans le cadre d’un partenariat encore plus poussé, la conduite de la machine est effectuée par un entrepreneur de travaux agricoles local qui gère le planning et les tournées de compostage.

Pour Bernard Morel, président de la cuma Ardèche Compost, ce fonctionnement montre un bel exemple de coopération à l’échelle de deux départements qui a été mis en place pour les éleveurs. Pour la majorité d’entre eux, le but du compostage est de valoriser la matière organique sur prairie tout en diminuant la facture d’engrais minéraux.

Actuellement, la machine réalise 4000 minutes de travail pour 1500 minutes effectuées en Ardèche. Pour les adhérents, le coût du compostage est de 7,30€ la minute pour un engagement de 1,50€ la tonne.

Avis d'Emmanuel Forel, agronome à la chambre d'agriculture de l'Ardèche

Le compostage améliore surtout la gestion des effluents et de la fertilisation à l’échelle de l’exploitation, même s’il ne faut pas forcément attendre un effet agronomique supérieur du compost par rapport au fumier.
Avec près de 15 ans de recul, le technicien fait le constat que la durée de compostage du fumier est souvent trop longue sur les exploitations. Cela génère la quasi-suppression de l’effet azote et le lessivage des minéraux, notamment de la potasse, si les andains ne sont pas couverts. Dans l’idéal, il faudrait pouvoir composter les fumiers stockés couverts au champ, en janvier-février sur des durées assez courtes pour des épandages dans la foulée d’une matière organique encore capable de dynamiser la vie microbienne du sol. Dans la pratique, il est difficile d’atteindre cet idéal, notamment pour des questions d’organisation des tournées de compostage.
Cependant, le compostage présente d‘autres avantages. L’amélioration des propriétés physiques du fumier initial (émiettement) permet des épandages sur prairies et donc des transferts de matières organiques des cultures annuelles vers les prairies. Désodorisé naturellement, il s’épand à proximité des habitations sans nuisance olfactive et contribue ainsi à augmenter la surface potentielle d’épandage de l’exploitation. Enfin, par rapport au fumier pailleux, les qualités physiques du compost, produit émietté, facilitent son épandage tout en soulageant le matériel de la cuma !
Emmanuel Forel-agronome

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