Que faut-il retenir du Forum emploi des cuma ?

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Que faut-il retenir du Forum emploi des cuma ?

Sébastien Botrel, président des cuma de la Baie et de la Clé des champs, présente ses équipe et les activités aux participants au Forum emploi des cuma, à Erquy début novembre 2021.

Des salariés hyper-investis: c’est souvent ce que relèvent les observateurs lorsqu’ils visitent des cuma employeuses de main d’œuvre. Les participants au Forum national Emploi du réseau Cuma l’ont encore vérifié au cours de leurs visites dans les Côtes d’Armor.

Le réseau des cuma s’est réuni du 3 au 5 novembre pour son Forum national Emploi des cuma à Erquy dans les Côtes d’Armor. Une trentaine d’agriculteurs élus sur cette question a activement contribué aux débats, au côté de la quarantaine de salariés mobilisés sur ces questions à tous les échelons du réseau des Cuma.

Engagement de part et d’autre

Visites et témoignages ont permis de donner à voir concrètement les thèmes autrement abordés lors d’ateliers et d’échanges :

  • Témoignage de la cuma Les Exploitants Réunis à Langan (35), représentée par son président Hubert Huet, accompagné de son salarié Antoine.
  • Visite de la cuma de Plurien (22), qui a embauché 12 salariés et un apprenti pour ses 130 adhérents. Activités: conduite d’automoteurs, réalisation des travaux de préparation des sols, semis, récolte d’herbe, céréales, maïs, désherbage, épandage organiques et engrais, pulvérisation.
  • Visites cuma de la Baie et de la Clé des champs (22). Elles comptent 70 adhérents répartis entre les deux structures, réparties autour des activités de mise à disposition. Mais aussi de conduite des matériels (toutes activités de polyculture-élevage) pour la Cuma de la Baie. Et d’entretien réparation pour le Cuma de la Clé des Champs. La première emploie 4 salariés permanents et un stagiaire, tandis que la seconde emploie deux mécaniciens.

Les participants ont aussi pu rencontrer des agriculteurs, responsables « salariés » vigilants, attentifs à la vitalité du groupe et des exploitations adhérentes, mais aussi aux dynamiques d’équipe et à l’attractivité des parcours professionnels de leurs salariés.

Actualités marquantes au Forum Emploi des cuma

Par ailleurs, les participants (élus et salariés) ont échangé autour des sujets qui font l’actualité dans le domaine de l’emploi en cuma. Cela a été le cas avec l’application de la nouvelle Convention collective nationale de la production agricole et des cuma. Aujourd’hui, après sa mise en œuvre au 1er avril 2020, l’accent est mis sur la revalorisation des salaires minima.

Lire aussi: Nouvelle convention collective: comment reclasser les emplois?

Mais aussi sur le renforcement de l’attractivité des emplois et la facilitation du dialogue social territorial.

Neuf ateliers ont aussi permis aux participants d’échanger à propos de leurs méthodes et outils (parfois très innovants) destinés à accompagner les cuma dans leur parcours d’employeur. Comme par exemple sur l’accompagnement du recrutement, le choix du bon contrat de travail ou encore l’embauche d’apprentis.

L’emploi, un marqueur des cuma du Nord-Ouest

Dans le Nord-Ouest de la France (Bretagne, Pays de la Loire et Normandie), 25% des cuma emploient de la main d’œuvre. Cela représente 566 cuma, qui emploient au total 1.037 salariés permanents. Ils n’étaient que 350 en 1989. « Nous avons passé le cap des 100 emploi en 2020 », a noté Christophe Nicaud, animateur spécialiste de l’emploi au sein de la fédération des cuma Bretagne Ille Armor.

En analysant la dynamique de création de ces emplois, monsieur Nicaud et sa collègue Sonia Le bras ont souligné deux phénomènes. Tout d’abord, « en 2008, s’est produit une importante rupture en termes de démographie agricole. L’augmentation de la productivité ne permettait plus de compenser la perte de la main d’œuvre agricole.» D’où une croissance importante du nombre d’embauche de salariés permanents à partir de ce moment.

Ensuite, «entre 2000 et 2021, 90% des conjoints d’exploitants ont arrêté de travailler sur les fermes». Ce pour se tourner vers l’extérieur. D’où une perte brutale de main d’œuvre «invisible» sur les exploitations.

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