Retour de la grippe aviaire : des aviculteurs aux aguets

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Retour de la grippe aviaire : des aviculteurs aux aguets

La grippe aviaire est une maladie provoquée par le virus dit « influenza de type A » qui infecte les canards et oies sauvages et autres oiseaux domestiques.

L’épidémie de grippe aviaire menace. Le temps que l’orage passe, les volailles sont confinées…

Confinement des volailles : au tour des volailles de ne plus mettre le bec dehors. L’influenza aviaire fait son retour. Ce virus transmissible à toutes les espèces d’oiseaux, a sévi de nouveau cet automne au Danemark, Pays-Bas, Allemagne, Royaume-Uni, en Irlande… Et très récemment en France : en Corse, en Yvelines, et plus récemment encore le 6 décembre dans les Landes. C’est donc un retour malheureux d’une épidémie qui avait précédemment frappé la France en 2016 et 2017, avec des abattages massifs de volailles dans le sud-ouest.

A lire sur ce sujet : Un foyer de grippe aviaire détecté en Vendée, 11200 canards abattus.

Pour faire face, des mesures de claustration ont été décidées. Elles affectent les élevages sur parcours. « Pour rappel, l’ensemble du territoire national métropolitain est classé en niveau de risque « élevé » au regard de l’influenza aviaire depuis le 17 novembre 2020 » met en garde le Ministère de l’Agriculture qui a décidé plusieurs mesures.

Confinement des volailles : des dérogations possibles

Ainsi, les volailles doivent rester au poulailler. Sauf autorisation accordée par le passage d’un vétérinaire en cas en cas de risques avérés sur la santé du lot. Ce qui peut concerner les volailles en fin de cycle habituées à sortir et pour lesquelles l’élevage continu en bâtiment pourrait entraîner des conséquences négatives telle que l’apparition du phénomène de piquage.

Mais cette tolérance est accordée sous condition : « des dérogations à la claustration ou à la protection par des filets sont possibles pour les exploitations commerciales. Ces dérogations incluent la réduction des parcours (3 fois maximum la surface du bâtiment) de sorte que soit évitée la proximité des points d’eau naturels, cours d’eau ou mares. En outre, la dérogation est accordée par le Préfet sur la base d’un compte-rendu de visite du vétérinaire sanitaire de l’élevage concluant à l’application satisfaisante des pratiques de biosécurité renforcées. La visite du vétérinaire est réalisée à l’initiative et aux frais du détenteur des animaux » indique l’ITAVI sur son site qui détaille tout l’éventail des dispositions à observer en fonction des types d’élevages.

De multiples voies d’entrée du virus

Car tous les élevages y compris ceux en bâtiment, doivent être vigilants étant donné que les voies d’entrée du virus sont multiples : matériel, véhicules (tracteurs, camions d’équarrissage…), animaux d’élevage, chaussures, caisses de transport, faune sauvage, basse-cours, etc. L’éleveur doit être constamment à l’affût !

L’épidémie peut incuber quelques jours avant qu’elle ne déclenche des signes visibles. Là-aussi, on parle de porteurs sains, notoirement chez les gallinacées et les palmipèdes. Parmi les mesures de prévention avancées figurent en premier la séparation des âges et des espèces et le nettoyage des locaux et parcours, suivis d’un vide sanitaire, … Cette vigilance s’impose jusque dans l’épandage des fientes avec l’obligation d’enfouissement immédiat.

A lire : les mesures à mettre en place pour l’épandage de lisier de volailles de chair , et la gestion du lisier de palmipèdes,

Vigilance aussi chez les particuliers

Dans la chaîne de contamination, des failles pourraient apparaître aussi chez les particuliers peu sourcilleux des mesures d’hygiène imposées. A leur intention, le Ministre de l’agriculture rappelle sur son site les mesures de biosécurité à respecter : surveillance quotidienne, absence de contact direct d’un élevage professionnel, mise à l’abri des aliments et de l’eau de boisson vis à vis des oiseaux sauvages,  entreposage au sec de la litière neuve, etc.

Circonscrire vite

Il semble que les capacités de réaction des autorités sanitaires soient cette fois plus aiguisées pour circonscrire rapidement les élevages touchés. Et contrairement à l’épisode précédent marqué par des différences d’approches entre les représentants des élevages en bâtiments et ceux en plein air, il semble cette fois que tous soient sur la même longueur d’onde.

Anne Richard, Directrice de l’ITAVI rappelle à bon escient l’absence totale de risque pour l’homme. En outre, elle est convaincue également que cette nouvelle menace sanitaire suivie de près, ne devrait pas affecter la consommation de volailles à l’approche des fêtes de fin d’année, déjà soumise aux perturbations éventuelles de la Covid-19.