A l’automne, les brebis se remettent dans les couverts

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A l’automne, les brebis se remettent dans les couverts

Les sols ne doivent pas rester nus, des céréaliers et leurs moutons en profitent (©Inn'ovin).

En régions céréalières, les Cipan répondent à l’exigence réglementaire de couverture des sols. Les faire pâturer par des ovins est déjà un moyen de réduire les charges sur l’atelier végétal, sans compter qu’ils sont une culture fourragère performante.

Les couverts végétaux sont une aubaine pour les brebis, et leurs petits. «D’excellente valeur alimentaire», explique Laurence Sagot dans un dossier spécial du Ciirpo, «ils se pâturent sans rationnement», et sans beaucoup de contraintes. «Les animaux peuvent pâturer de grandes parcelles sans découpage», l’éleveur n’a pas non plus à gérer de transitions alimentaires avec ces cultures dont la récolte peut démarrer deux mois après l’implantation. En termes de parasitisme, les feux sont aussi au beau vert fixe: dans ce système dominé par les cultures annuelles, «le cycle des parasites a été rompu». Dans les couverts, les brebis conservent ainsi le statut avec lequel elles étaient entrées.

20 agneaux finis par hectare

L’excellente valeur alimentaire vendue dans le document se retrouve dans les analyses faites de mélanges graminées – légumineuses qui affichent 0,9UFL et plus de 90g de PDI par kilogramme de matière sèche. C’est «l’équivalent de repousses d’herbe d’automne» et un niveau en tout cas «largement supérieur à un foin», même de première coupe.

Il y a donc de quoi envisager mettre toutes les catégories d’animaux dans les couverts, y compris des agneaux sevrés à 100j en finition et déjà à l’herbe sous la mère. Un bémol est à considérer cependant, par rapport à une finition conduite en bergerie: la croissance des agneaux dans les lots suivis en pâturage de couverts est inférieure (de 25%). «Pour un même poids de carcasse, compter 35j de finition en plus.»

Incertitude climatique

Avec une clôture mobile et un quad (par exemple), le travail à fournir pour valoriser des couverts peut être relativement simple et peu pénible. Sauf que la conduite de l’atelier n’est pas si simple et se retrouve très exposée à l’aléa climatique. Prenons en exemple une région où un automne 2015 pluvieux a permis aux cultures intermédiaires de développer 3tMS/ha et où l’année suivante, la pluviométrie n’a même pas été suffisante pour que les CIpan lèvent… La donne n’est pas la même. En fonction du rendement, «des ajustements de la conduite du troupeau sont nécessaires à chaque automne, en particulier sur le choix de la catégorie d’animaux qui les valorisent», insistent les experts du Ciirpo.

Retrouvez le dossier complet du Ciirpo.

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