Cueilleur à tournesol, l’assurance ‘récolte versée’

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Cueilleur à tournesol, l’assurance ‘récolte versée’

Le cueilleur tournesol peut apporter des avantages techniques et économiques.

S’équiper d’un cueilleur pour la récolte de tournesol représente un investissement. Pourtant, dans certaines conditions, cet équipement est indispensable. Témoignage de la cuma de Barguelonne (Tarn-et-Garonne).

Il y a 20 ans, avant d’investir dans notre premier cueilleur à tournesol, nous étions équipés d’une coupe sur laquelle on adaptait des sabres pour la récolte du tournesol » explique Jean-Claude Nougayrède, trésorier de la cuma de Barguelonne (Tarn-et-Garonne) et chauffeur de la moissonneuse-batteuse. La récolte du tournesol coïncidait avec celle du soja. « L’organisation était difficile. On récoltait du tournesol pendant 2 jours puis on passait sur du soja. Cela voulait dire enlever et remettre plusieurs fois les équipements spécifiques pour le tournesol ce qui était une perte de temps considérable. »

Sécuriser la récolte

L’achat d’un cueilleur a permis de simplifier l’organisation. « Quand on a gouté à un équipement où l’on a juste à accoupler pour travailler, on gagne beaucoup de temps. » La cuma récolte entre 220 et 280 ha de tournesol chaque année. Dans les parcelles, il y a toujours une certaine proportion de plantes couchées. « Cela vient du fait que la culture revient peut-être trop régulièrement dans l’assolement. Il y a un développement des maladies du pied qui fragilise la plante. » Avec une coupe équipée de sabres, les plantes couchées passent sous la coupe et ne peuvent pas être récoltées. Cette année, suite à une tempête en septembre, « près de 130 ha de la superficie était par terre. Avec le cueilleur, on a pu ramasser plus de 90% de cette surface. Seulement 2 ha n’ont pas été récoltés car les plantes étaient cassées à la base. Si nous n’avions pas de cueilleur, nous aurions perdu une grosse partie de la récolte. »

Des options appréciables

cueilleur tournesol

En conditions difficiles, le cueilleur permet de récupérer une grande partie de la récolte. (© Parc Agri)

Sur le cueilleur 9 rangs de la cuma, des chaines d’alimentation installées sur la partie supérieure des capots introduisent les plantes couchées de manière uniforme. « Cela permet une alimentation plus régulière de la machine, très appréciable dans des récoltes fortement versées. » Suite à une demande des adhérents, le cueilleur est aussi équipé de broyeurs avec réglage hydraulique de la hauteur. Les cannes longues de tournesol entrainaient de la casse sur les flexibles hydrauliques et pouvaient aussi endommager certaines parties du tracteur. « Par contre, il ne faut pas broyer trop bas, car les cannes très courtes ne plient pas devant les pneumatiques et ont tendance à provoquer leur usure prématurée. »
Récolter avec un cueilleur offre donc des avantages, surtout dans une récolte versée. « Le seul défaut, c’est que dans les récoltes non versées, avec le cueilleur, on ramasse plus de tiges qu’avec une coupe, donc on a souvent un peu plus d’impuretés. »

photo encadre cueilleur tournesol DSC03439

David Richonnier, responsable du groupe moisson de la cuma du Crozet. « Avec un kit sur cueilleur à maïs, le semis doit être réalisé à 75cm d’écartement et les pertes peuvent être significatives en cas de sur-maturité, le cueilleur n’étant pas équipé de capots plats pour récupérer les grains. »

S’équiper à moindre coût

A la cuma du Crozet (Ain), la surface de tournesol n’excède pas les 50 ha dans les meilleures années. « C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas d’équipements spécifiques pour la récolte de cette culture » explique David Richonnier, responsable du groupe moisson et chauffeur de la moissonneuse-batteuse. La cuma utilise un cueilleur à maïs 6 rangs qu’elle équipe d’un kit permettant de récolter le tournesol. Il se compose d’une plaque avec un couteau, placée au-dessus des rouleaux, et d’une pièce pour rapprocher les chaines cueilleuses. L’investissement a été de 190€ pour chaque rang. «Pour équiper le cueilleur, le montage du kit ne prend qu’une demi-heure. Cela n’est pas pénalisant, même s’il faut faire la manœuvre plusieurs fois quand les dates de récolte du maïs et du tournesol se chevauchent. »