Une cuma landaise dans le bain du financement participatif

Partager sur

Une cuma landaise dans le bain du financement participatif

Les agriculteurs de la cuma Adour Proteoil ont réussi à lever quasiment 15000€ grâce à une opération de financement participatif via la plateforme BulbinTown.

En groupe, plus facile de se lancer dans un projet de financement participatif (le fameux "crowdfunding")? Oui et non, répond Benoît Cabannes, président de la cuma landaise Adour Proteoil. Etude de cas avec son projet de financement d'une chaîne d'embouteillage d'huile.

Depuis 2013, ces agriculteurs landais livrent à l’huilerie de la cuma Adour protéoil leurs graines de tournesol et colza (conventionnel et bio). Après trituration,  ils récupèrent des tourteaux pour nourrir leurs élevages, et de l’huile, pressée à froid, qu’ils peuvent soit commercialiser eux-mêmes soit la confier à la Sarl Oléandes, adossée à l’huilerie.

“Nous avons un prestataire qui met en bouteilles depuis environ 2 ans. Cela nous oblige à stocker, ce qui immobilise de la trésorerie, » explique Benoît Cabannes, le président. Oléandes a  donc démarré une opération de financement participatif en don/contredon, avec la plateforme BulbInTown, pour financer une chaîne d’embouteillage, constituée d’une embouteilleuse et d’une machine à remplir les bidons.

Changement d’objectif réussi

Finalement, le groupe a revu ses objectifs à la baisse. C’est donc la machine à remplir les bidons qu’ils pourront s’offrir avec les 14840€ levés, au lieu de la totalité de la chaîne estimée à 70000€. Benoît Cabannes salue la mobilisation des adhérents de la cuma qui ont mis à disposition leurs produits à prix coûtant pour constituer les contreparties (celles-ci étant financées par une petite participation obligatoire de chacun des adhérents).  Il est en revanche un peu déçu par le manque d’investissement du groupe dans sa totalité.

“Si les 80 adhérents avaient mobilisé leur réseau proche, l’objectif initial aurait été atteint sans problème”, souligne-t-il. La mobilisation d’une partie du groupe, qui a également profité des marchés estivaux sur la côte touristique, a aussi porté ses fruits, même si ce sont bien les acteurs les plus proches géographiquement qui ont constitué le cœur des contributions.

Un autre exemple à noter: la cuma vendéenne Défis85, associée à la campagne de financement participatif porté par Greenpeace qui a partiellement financé un projet de toaster de protéagineux porté par les éleveurs laitiers. Là encore, l’idée est de gagner en autonomie alimentaire et protéique sur les exploitations.

Et à venir: un dossier complet dédié au financement participatif, concret et riche en exemples objectifs, dans notre mensuel de novembre.