[Ressource humaine] Pénurie de chauffeurs

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[Ressource humaine] Pénurie de chauffeurs

Ero, Grégoire, New Holland , Pellenc: les quatre constructeurs étaient invités l’après-midi. Passés au grill des questions de l’animatrice, Raphaëlle Poissonnet, ils ont aussi répondu aux interrogations des participants, tout comme les viticulteurs qui ont témoigné en toute objectivité de leur utilisation.

La pénurie de chauffeurs a été le sujet phare d'une journée spécifique, dédiée aux cuma de vendanges (organisée par la fédération des cuma du Gers). Une thématique qui a réuni une quarantaine d’adhérents qui a longuement échangé lors de tours de tables thématiques et autour des machines.

Le constat n’est pas aussi négatif qu’attendu : les 15 cuma de vendange présentes lors de cette journée anticipent, sauf cas ponctuels, un bon taux de renouvellement de leurs adhérents et de leurs surfaces. Au niveau des machines de récolte, la trentaine de participants, même s’ils constatent des différences entre marques, apprécient les progrès d’une génération de machines à l’autre, à la fois sur l’ergonomie, le respect du raisin et du cep, le nettoyage et les interfaces numériques.

Les inquiétudes se concentrent plutôt sur les chauffeurs. « Vous recourrez tous à des chauffeurs, qu’ils s’agissent d’adhérents rémunérés ou de salariés, pour des raisons de temps et de technicité », a résumé Elodie Pucheu, en charge de l’emploi et de la formation à la FRcuma Occitanie.

« Les machines sont de plus en plus complexes à conduire, le recours à ces chauffeurs spécialisés permet de limiter la casse et de conserver de bonnes relations avec les adhérents », a-t-elle complété.

Machines à vendanger : des automoteurs délicats à conduire

Certains participants ont en effet souligné que les machines à vendanger restent les automoteurs les plus délicats à conduire, notamment parce qu’ils demandent une attention continue pour préserver les ceps et bien évaluer les situations de dévers.

« La meilleure organisation consiste à faire se relayer 2 chauffeurs, mais elle est mise à mal par la pénurie de chauffeurs qualifiés, » a souligné la directrice de la fdcuma du Gers, Mireille Fraysse. En cause ? cette technicité, alliée à une activité très saisonnière. Une pénurie qui aboutit parfois à conserver des chauffeurs pas toujours très qualifiés.

« Ceux qui sont trop bons se font recruter ailleurs en 2 temps, 3 mouvements », admet un responsable, dépité. Sur ce thème, un consensus s’est dégagé de la journée : « nous avons besoin de main d’œuvre qualifiée, y compris sur nos exploitations. Pour recruter et fidéliser, il va donc falloir s’organiser pour proposer aux chauffeurs une activité salariée toute l’année, et ne pas se moquer d’eux pour le salaire. »

Les salaires relevés dans l’assemblée s’étalent de 12 à 17€/h.