Des coops bousculées

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Des coops bousculées

Les coopératives polyvalentes sont plus endettées que la moyenne des entreprises agroalimentaires. Leur situation financière s’est dégradée compte tenu de la diminution de leurs résultats d’exploitation.

L’Observatoire financier des entreprises agroalimentaires du Crédit agricole a analysé les fragilités financières des coopératives agricoles polyvalentes dont l’avenir risque d’être impacté par le Covid-19.

Depuis leur création, les coopératives agricoles se sont beaucoup modernisées, restructurées et agrandies. Par le passé, elles ont déjà encaissé par mal de crises telles que la fermeture des marchés ou des difficultés de gouvernance. Aujourd’hui, l’activité des coopératives polyvalentes est générée par l’amont pour 40% de leur chiffre d’affaires en moyenne, et 60% par l’aval. Elles demeurent cependant fragiles financièrement comme le relate le rapport en ligne de l’Observatoire financier des entreprises agroalimentaires du Crédit agricole. Les données analysées sur lesquelles se fondent les experts du Crédit agricole sont issues des bilans des coopératives agricoles polyvalentes, arrêtés entre décembre 2018 et septembre 2019.

Rentabilité en retrait

Etant polyvalentes, ces coopératives, par ailleurs très disparates (taille, marchés, présence à l’international…) sont naturellement résilientes. Pourtant, «une part importante de l’échantillon dégage un résultat net négatif malgré des efforts de restructuration» notent les auteurs qui ajoutent : «La rentabilité atteint désormais des niveaux inquiétants, notamment pour les plus petites.» La moitié des coopératives polyvalentes n’atteint pas 2% de rentabilité d’exploitation. Certaines situations sont tendues, surtout chez quelques acteurs de petite taille.  Compte-tenu de la diminution de leurs résultats d’exploitation, leur situation financière s’est dégradée.

L’épreuve du Covid-19

Le Covid-19 ne va rien arranger pour celles qui sont positionnées sur les filières «plats cuisinés, vins et jardineries».  Pendant le confinement, les consommateurs ont en effet boudé les produits festifs (saumon, foie gras, vins) et certaines offres traiteur. «A l’inverse, ceux qui sont positionnés sur la GMS et qui sont en retrait sur la RHF (restauration hors foyer) ou l’export tirent leur épingle du jeu durant le confinement» observent les auteurs de l’étude.

Restructurations à venir ?

«En conséquence, il est assez probable que des remises à plat stratégiques de certains métiers seront nécessaires afin de continuer à disposer de capacités d’investissement » pointent les analystes du Crédit agricole qui prévoient  que «les coopératives polyvalentes seront sûrement concernées sous forme de cessions/rachats d’activités selon leur situation financière, sans oublier de possibles rapprochements».

 

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