Onze matériels de désherbage en action

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Onze matériels de désherbage en action

Le 3 octobre dans le Loir-et-Cher, Anthony Chambrin de la Frcuma détaille au micro les coûts d’utilisation pour chaque famille de matériel: herses étrilles, roto-étrilles, houes rotatives et bineuses.

150 agriculteurs étaient présents, le 3 octobre, à Morée (Loir-et-Cher) pour juger de l’efficacité des bineuses, herses étrilles, roto-étrilles et de la houe rotative en démonstration.

Par le biais des GDA, cet après-midi de rencontre sur le terrain a mis en avant 4 bineuses (Agronomic, Carré, Schmötzer et Garford), 4 herses étrilles (Agronomic, Einböck, Treffler, Carré), 2 roto-étrilles (APV, Einböck) et une houe rotative (Carré).

A l’heure où les herbicides et leur utilisation sont remis en question, Anthony Chambrin (frcuma), Vincent Rigal et Pascal Duchâteau (chambre d’agriculture) ont répondu aux différentes interrogations des agriculteurs en matière de désherbage mécanique : coûts d’utilisation, choix en fonction du type de sol ou de culture, gestion des adventices.

Ils ont donné des pistes sur la façon d’intégrer le désherbage mécanique dans l’itinéraire technique. «Il nous faut trouver des solutions pour contrecarrer les contraintes qui viennent à nous, a lancé Pascal Duchâteau. Le matériel idéal qui fait tout n’existe pas! Il va falloir trouver le meilleur compromis parmi les outils, d’où l’intérêt de pouvoir juger au champ.»

Passage de herse étrille «à l’aveugle»

Pour les trois intervenants accompagnés de Frédéric Cadoux (chambre d’agriculture), «le meilleur passage de la herse étrille est le passage à l’aveugle». Ils recommandent de passer la machine cinq jours après le semis. Cela permet de détruire environ 70% des adventices qui sont encore au stade filamenteux.

«Il ne faut pas se retourner quand on le fait, sinon on a l’impression que tout est détruit. Toutefois, si on revient trois jours après, la culture est nickel, a assuré Pascal Duchâteau, avant de compléter: bien sûr, on n’oublie pas le levier chimique en dernier recours. Si la météo ne permet pas de passer avec les outils mécaniques, il faudra bien éliminer les adventices posant problème.»

Deux technologies concernant le réglage de l’agressivité des dents des herses étrilles étaient présentées. D’une part, la tension réalisée par câble chez Agronomic et Treffler avec des possibilités de réglage manuel ou hydraulique. D’autre part, des dents fixées sur bâti chez Einböck et Carré dont la rotation (manuelle ou hydraulique) assure un réglage de l’angle d’attaque des dents.

Ces outils agissent par ratissage. Ils ont donc tendance à créer des bouchons en cas de résidus présents sur le sol. Mais ils ont plutôt un très bon comportement en sols caillouteux comme la démonstration improvisée dans des repousses de colza a pu le montrer.

Roto-étrilles compatibles avec des débris végétaux

Pour les roto-étrilles, Einböck (Aérostar) et APV ont réalisé une double démonstration. D’abord près des herses étrilles afin de démontrer leur capacité à travailler en présence de débris végétaux mais aussi leur faiblesse en présence de pierres (dépendant de la vitesse d’avancement). Puis dans le colza semé à 55 cm (initialement prévu pour tous les matériels), où le respect de la culture a pu être jugé à sa juste valeur.

Le concept de «soleils» rotatifs équipés de dents droites est innovant. L’angle d’attaque ou d’orientation par rapport à la ligne de semis peut être fixe (Einböck) ou réglable manuellement par intervalles de 5 degrés (APV).

De même, l’agressivité se règle par pression de l’outil sur le sol commandé hydrauliquement depuis la cabine du tracteur (Einböck). Cet outil passe très bien aussi dans des terres battantes pour permettre d’aérer le sol et d’activer la minéralisation.

Déraciner les adventices avec la houe

La houe rotative Carré, grâce à ses éléments rotatifs en forme soleil dont les extrémités des rayons sont équipées de cuillères, va pouvoir déraciner les adventices et les déposer en surface. Son passage est impressionnant car elle déchiquète les feuilles sans que cela affecte pour autant le potentiel de la culture. C’est l’outil essentiel en sols battants pour décroûter, d’où son nom usuel de «décroûtteuse».

Anthony Chambrin,  conseiller frcuma, a développé la partie coût d’entretien et coût d’utilisation des herses étrilles, roto-étrilles, houes rotatives et bineuses. En insistant sur les avantages que procure le travail en cuma: «Partage des risques et des expériences, lieu de partage des connaissances, de conseils et d’échanges pratiques. Et pour les agriculteurs sceptiques vis-à-vis de l’organisation, de plus en plus de cuma proposent la prestation complète: tracteur avec chauffeur et outil afin d’être plus efficient et rapide dans les chantiers.»

Ecartement adapté pour la bineuse

L’après-midi s’est conclue avec la démonstration des bineuses Agronomic et Carré. De manière générale, elles permettent de biner entre les rangs, voire sur le rang (avec de nombreuses options type doigts Kreiss).

Le principal frein rencontré est de semer la culture avec l’écartement adapté à la bineuse. D’où la remarque unanime des constructeurs: utiliser une bineuse qui repasse exactement dans les passages de semoir. On retrouve aussi les mêmes avantages agronomiques qu’une roto-étrille.

Une manifestation comme celle-ci sera reconduite dans quelques mois pour les cultures de printemps. Les options des bineuses seront cette fois davantage mises en avant (type de binage, guidage notamment).

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