Dessilage, l’automotrice va tourner

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Dessilage, l’automotrice va tourner

Quelques adaptations seront nécessaires, notamment aux abords des tas d'ensilage.

Fruit d’une réflexion conduite méthodiquement, à la Terrasse-sur-Dorlay, la dessileuse automotrice de la cuma arrive en avril. Chaque volet de l’organisation a été étudié précisément et par étapes successives.

Les dessileuses sont bien usées. » Le contrôleur laitier l’a fait remarquer à plusieurs exploitants. Jacques Bonnard, président actuel de la cuma de Dorlay, se souvient : « Il y a un an, il nous a présenté une liste d’éleveurs qui étaient dans la même situation. » Peu de temps plus tard, une première réunion entre huit éleveurs engage la réflexion. Elle fut suivie par de nombreuses autres et des visites de groupes de dessilage. Très vite, l’objectif se précise : dessiler pour moins de 25 €/1 000 l.

Un groupe de quatre se lance

La fdcuma apporte alors, par ses références techniques, un soutien déterminant. « On s’est aperçu qu’il fallait 100 000 l/km pas moins », rappelle David Matricon, ancien président. Le groupe initial de 8 éleveurs peut donc difficilement exister, d’autant qu’il faudrait deux fois par jour traverser Saint-Chamant (40 000 habitants). Ils se retrouvent finalement quatre du même versant d’une vallée et totalisent 2,4 millions de litres sur 12 km. « Démarrez, on verra ! » Les autres se retirent et les laissent mener ce projet. Peut-être s’en inspireront-ils un jour dans leur secteur.

presidents cuma Dorlay

David Matricon et Jacques Bonnard, ancien et nouveau présidents de la cuma de Dorlay.

Vient alors le moment du choix de la machine. Le groupe hiérarchise les critères de choix. Elle devra d’abord être routière, agile (4 x 4, peu encombrante) et apporter un certain confort au chauffeur car la tournée s’étend sur 13 km. Autre critère déterminant, le service après-vente doit être rapide et compétent. Finalement, le choix se porte sur une machine de marque Tatoma. En attendant la livraison, quelques adaptations sont à réaliser dans les exploitations comme la stabilisation des abords de tas ou la « mise aux cotes » des lieux de passage de la machine (hauteur-largeur).

Parallèlement, la question de la conduite se résout : un salarié est disponible pour la période hivernale, il assurera une bonne partie des heures quand il ne travaille pas chez un ETA à la période estivale. Situation de démarrage car le groupe reste ouvert à toute nouvelle adhésion dans la limite d’une tournée cohérente. Un planning précis est mis en place, prévoyant, pour le conducteur, les trajets retours en automobile comme la répartition du travail du samedi. Quant au dimanche, il n’est pas prévu de distribution, les vaches passeront à 6 repas par semaine.

 Objectif économique atteint

Le prix de revient prévisionnel, composé pour un tiers d’amortissement, un tiers d’entretien et de carburant et un tiers de main-d’œuvre, s’établit à 19 €/1 000 l. L’objectif économique sera donc atteint. Même des matériels individuels d’occasion n’offriraient pas le même service d’autant que chaque adhérent gagne une à deux heures par jour, disponibles pour d’autres activités ou pour la famille. Mais d’autres avantages collatéraux vont intervenir. « L’activité va regrouper les agriculteurs issus de deux cuma et leur rencontre enrichira les débats techniques », soulignent les deux responsables. En plus du gain de temps et l’intérêt économique, la dessileuse automotrice aura aussi un rôle fédérateur.

Pour en savoir plus, à lire et télécharger en ligne l’édition spéciale Loire, parue en février 2016.