Confinement et numérique : les outils du monde d’après

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Confinement et numérique : les outils du monde d’après

Pour une intégration réussie du digital dans les pratiques de coopération en agriculture, un enseignement est à garder en tête: tout ne se numérise pas, au risque de perdre l’essence même des collectifs agricoles, le contact humain.

Il y a un an, la France connaissait son premier confinement. Avec lui, les collectifs ont commencé à adopter des outils, entre autres, numériques pour s’adapter. Certains se sont révélés très utiles. Ils pourraient améliorer le quotidien des collectifs et trouver une place dans leurs habitudes (épisode 2/2).

Le lien avec le collectif est resté plus fort que l’annulation des rencontres et des réunions. Avec les visioconférences, les messageries instantanées (WhatsApp, Amiculteurs, Slack…), certains agriculteurs ont échangé avec leurs pairs les plus proches, et même, parfois de manière plus réactive qu’avant mars 2020. Aussi, parmi les professionnels enquêtés dans le cadre d’un travail multi-partenarial (voir encadré), ils sont plusieurs à souhaiter les utiliser hors période de confinement. Les réponses confirment que ces outils de communication numériques peuvent être un bon complément qui renforce le travail d’équipe.

Outils de communication numériques : un outil, un objectif

En poussant certains agriculteurs à s’approprier ces moyens de communication, et à les utiliser plus régulièrement, le confinement a montré que certaines solutions numériques présentaient des avantages intéressants pour les collectifs d’agriculteurs. Souvent, ils rendent les échanges moins formels et plus spontanés. Toutefois, les utiliser dans un contexte où les rencontres en présentiel font leur grand retour demande quelques précautions.

Des échanges plus spontanés, moins formels, complémentaires des réunions

Déjà, l’outil numérique ne comble pas tous les apports du présentiel. D’où l’importance d’un usage parcimonieux. Au-delà de choisir l’outil adapté pour répondre au besoin de son groupe, il faut aussi savoir l’utiliser au bon moment. Pour quelles réunions nous maintenons le présentiel et pour quelles réunions nous passons par la visioconférence ? Quelles informations passent par WhatsApp? Sur quels sujets continuerons-nous d’échanger par mail ou lesquels nécessitent une véritable assemblée ? L’idée est d’éviter de faire du numérique pour faire du numérique, une démarche qui s’avère contre-productive.

Ceci déterminé, il restera au groupe à adopter pleinement l’usage optimal des outils qu’il met en œuvre. Pour prendre un exemple, la réunion par visioconférence ne se construit pas et ne se conduit pas tout à fait comme une réunion en présentiel. Il est parfois plus difficile que chacun y prenne la parole, or, c’est un point nécessaire au maintien des dynamiques.

Les agriculteurs déployaient déjà la fibre du digital avant le confinement

Il y a aussi ce que la période de confinement et la crise sanitaire n’ont pas particulièrement impacté. Les réseaux sociaux étaient déjà particulièrement utilisés par les agriculteurs avant cela. Ils étaient plutôt valorisés pour la communication externe ou pour rechercher des informations. Ils le restent, en adéquation avec les atouts qu’ils présentent.

Retrouvez l’article précédent, ici.

Une enquête dans le cadre du Casdar Co-Agil
Cette enquête a été réalisée dans le cadre du projet Casdar “Co-Agil : Vers des collectifs agiles : gouvernance et organisation du travail 2.0”. Son objectif est de renforcer la capacité des groupes à innover en identifiant de nouvelles formes de gouvernance et d’organisation du travail qui faciliteront la réussite du maillage intergénérationnel au sein des collectifs d’agriculteurs en intégrant les opportunités du numérique.

Ce projet est piloté par la FRcuma AuRA et en partenariat avec la FRcuma Ouest, TRAME, la FRGEDA Bretagne, Coop de France Rhône-Alpes Auvergne, ISARA Lyon, ESA d’Angers, VétAgro Sup Clermont Ferrand, EPLEFPA de la Côte-Saint-André et du Valentin avec le
CFPPA de Die.