[Embauche] Un responsable de cuma? Et pourquoi pas!

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[Embauche] Un responsable de cuma? Et pourquoi pas!

Patrice Laporte, tout juste élu président de la cuma La Joyeuse, en Lozère, avec son prédécesseur Jérôme Delmas.

Embaucher un responsable: sacré challenge pour une cuma, même lorsqu’elle a l’envergure de La Joyeuse, une cuma lozérienne qui compte 600adhérents facturés. Pour trouver réponse à ses questions, elle a été visiter ses consœurs de l’Ain.

«L’une des cuma que nous avons rencontrées, a plus de 50 ans de recul sur l’embauche d’un salarié!», note, ébahi, Patrice Laporte, le nouveau président de la cuma La Joyeuse. L’Ain est effectivement l’un des départements qui compte le plus d’équipes de salariés en cuma, structurées et dirigées, soit par un responsable, soit par un directeur.

La cuma La Joyeuse facture quelque 600adhérents, propose de très nombreux services avec chauffeur sur une vingtaine de communes. Dotée d’une équipe de 2 à 3 permanents et d’une demi-douzaine de saisonniers, elle compte aussi quelques activités à l’échelon départemental. Cela fait donc longtemps que la question de la charge de travail du président se pose.

A l’élection de Jérôme Delmas, le prédécesseur de Patrice Laporte, il avait été question, il y a 10 ans, de décharger le président de la gestion des plannings des automoteurs, en s’appuyant sur des responsables matériels.

Compliqué toutefois, pour les chauffeurs, de se référer à plusieurs responsables lorsqu’ils passent d’un automoteur à l’autre. C’est donc Jérôme Delmas qui avait repris la main sur les plannings (à part pour les moissonneuses-batteuses) et l’intégralité de la gestion de l’équipe.

Qualité du service

Aujourd’hui, fraîchement élu, Patrice Laporte le reconnaît: «Nous aurions dû embaucher un responsable il y a 10 ans, pour Jérôme. Ce que nous avons vu dans l’Ain nous a permis de constater que c’est non seulement possible, mais qu’en plus, cela permet à la cuma de proposer un service de très grande qualité.»

Un aspect stratégique, ont souligné les responsables des cuma des deux départements lors de la rencontre, dans la mesure où les adhérents sont de moins en moins enclins à s’engager sur des matériels. C’est avec la qualité du service –matériels, chauffeurs, disponibilité, réactivité et bien sûr tarif– que ces cuma dynamiques fidélisent aujourd’hui leurs nombreux adhérents.

Le 13 avril, lors de la visite, les cuma de l’Ain avaient mis les petits plats dans les grands: café, croissants à disposition de leurs visiteurs, mais aussi présidents, responsables, administrateurs, directeurs, chauffeurs salariés. Toutes les questions ont donc pu être abordées avec toutes les parties prenantes.

«Et il en ressort que c’est aussi beaucoup plus confortable pour les chauffeurs d’avoir un responsable à 100% pour eux. Ils comprennent bien qu’un président agriculteurs ne puisse pas être aussi disponible», indique Patrice Laporte.

Une optimisation du fonctionnement qui permet de financer en grande partie le poste, indiquent les responsables, qui ont interrogé sur ce point important les cuma de l’Ain: «Il en ressort que 80% du poste se financent via les économies générées, par exemple le fait d’acheter les consommables au meilleur moment ou d’optimiser les plannings de travail des salariés. Les 20% restants devraient provenir de son activité propre, c’est-à-dire qu’ils participeront aux prestations fournies par la cuma aux adhérents.»

La cuma La Joyeuse, qui vient de clore son processus de recrutement, devrait embaucher sous peu.

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