Fendt : pas de salut en dehors des gammes longues ?

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Fendt : pas de salut en dehors des gammes longues ?

Bientôt des autochargeuses.

Proposer une gamme de matériels la plus complète possible semble à Fendt un passage obligé. La complexité grandissante des matériels poussera-t-elle vers la couleur unique?

Peter-Josef Paffen, vice-président d’Agco chargé de la marque Fendt, voit l’avenir en gamme longue. Le processus a été largement amorcé pour la marque bavaroise: moissonneuses, ensileuses, presses, outils de fenaison, bientôt autochargeuses. Mais il pourrait continuer. Les machines seront de plus en plus connectées et demanderont d’autant plus de formation dans les réseaux pour les vendre et les entretenir. Ce responsable estime donc qu’une gamme longue est nécessaire pour que les concessionnaires rentabilisent leurs efforts en restant dans le même univers.

Plus facile dans la même marque

Indubitablement, rester dans un même environnement de commandes et de réglages est également plus facile pour les clients. Certes, l’Isobus facilite la communication entre machines. Mais ce protocole d’échanges ne prend pas en compte en temps réel les dernières innovations, ni les fonctions telles que l’auto-diagnostic. Peter-Josef Paffen considère par conséquent que les concessionnaires comme les clients auront malgré tout intérêt à travailler avec une seule marque. Même s’il est par ailleurs partisan d’une électronique ouverte, compatible avec les autres marques.

peter josef paffen

Peter-Josef Paffen défend le principe d’une électronique « ouverte », mais voit des avantages au fait d’avoir tous les matériels dans une même marque.

20 ans chez Agco

Fendt est depuis 20 ans au sein du groupe américain Agco. Loin de s’être faite manger par la maison-mère, l’ex-entreprise familiale en a plutôt profité. Elle est passée d’environ 3000 à plus de 4200 salariés, et d’à peine 10 000 tracteurs fabriqués par an à presque 14000 en 2016. L’objectif est d’aller à 20000. En 2016, Agco a par exemple investi 63 millions d’euros pour sa filiale en recherche et développement, un record. De quoi lancer des investigations vers la robotique (projet MARS), et pas seulement les tracteurs. L’appui du groupe s’avère également précieux pour élargir et diversifier les gammes.

fendt usine

Automatisation et méthode permettent de construire en Allemagne à un coût acceptable.

Investir dans les usines

Plutôt que délocaliser vers des pays à faible coût de main d’œuvre, Fendt s’ancre en Allemagne. Comme d’autres multinationales le font d’ailleurs en France, en Allemagne ou en Italie. Ces sociétés investissent dans l’organisation du travail, la disposition des usines, la logistique des pièces détachées, la formation. Et ça marche. L’usine Fendt de Marktoberdorf a ainsi été profondément modernisée en 2012-2013, afin d’augmenter la productivité. Mais aussi pour garantir la qualité attachée à la marque (et à ses prix de vente…). Un challenge pour les salariés quand la même chaîne voit passer des tracteurs de 70 à 500 ch.

usine Fendt

Avec 22% des ventes, la France est le premier marché de Fendt après l’Allemagne (37%). Le constructeur est fier de son résultat 2016, où il a dépassé 11,6% de parts de marché, son record.