Fonterra, ma petite coopérative locale

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Fonterra, ma petite coopérative locale

85% du lait produit en Nouvelle-Zélande voyage dans les cuves estampillées Fonterra

20.000 salariés dans le monde, 12.000 en Nouvelle-Zélande, pour transformer et vendre le lait de10.500 adhérents. Fonterra est un poids lourd du lait mondial et l’acteur majeur au cœur de la filière de Nouvelle-Zélande.

La rédaction d’Entraid vous emmène à travers une quinzaine d’articles à la découverte de la production laitière Nouvelle Zélande. Un voyage d’étude rendu possible grâce à notre partenaire Agrilys spécialisé dans l’organisation de voyage d’étude professionnel à l’étranger. Suivez notre journaliste en reportage sur Fonterra, une des coopératives laitières majeure de Nouvelle Zélande. Cliquez sur le lien suivant pour voir le sommaire et l’intégralité des articles traitant de l’élevage laitier.

Fonterra, poids lourd du lait mondial et acteur majeur au cœur de la filière lait en Nouvelle Zélande

Fonterra, tiré du latin, pour « source de la terre », c’est surtout le nom qui fédère quasiment toute la filière d’un pays. Son logo assemble le bleu de l’eau et du ciel, le vert de la terre et le blanc synonyme de la fraîcheur du lait. Il fédère surtout 10.500 familles d’éleveurs dans le pays. Sur les 21 milliards de litres produits par le troupeau de Nouvelle-Zélande, la coopérative en collecte 85%. Ainsi, Fonterra est le 6e acteur mondial du lait en chiffre d’affaires en étant le 2e en termes de collecte en 2017.

Animée par la volonté d’être « l’acteur crédible n°1 sur le marché de la nutrition laitière », l’entreprise a cessé de faire la promotion du développement des troupeaux dans le pays. Elle affiche son ambition de développer encore les volumes produits, pour atteindre 30 milliards à l’horizon d’une décennie (sans augmenter le cheptel et pas forcément en Nouvelle-Zélande) et d’augmenter la valeur. « Nous avons une usine capable de produire de la pâte filée en une journée ». La recherche d’innovations s’inscrit au paragraphe de la stratégie pour l’avenir. A à la fois sur le développement de valeur et l’optimisation des process ainsi que de l’organisation d’un acteur entièrement ouvert sur l’étranger. « 95% du lait va à l’export, dans 140 pays ». C’est un container Fonterra qui quitte l’archipel toutes les deux minutes.

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Les éleveurs néo-zélandais se montrent attachés à l’entreprise de transformation avec laquelle ils travaillent. C’est particulièrement vrai avec Fonterra qui entretient ce sentiment d’appartenance. Ici, une plaque qui identifie l’entrée d’un élevage.

Du fromage à pizza produit en une journée

Robin Moore, qui assure la visite pour quelques-uns des 1.200 groupes professionnels qui passent au siège de Fonterra, à Auckland, met en avant l’engagement de l’entreprise. Répondre à «la préoccupation n°1 formulée par la société» à l’encontre de la filière qui s’est fortement développée ces dernières décennies. La qualité de l’eau.

Avec des opérations de nettoyage, la promotion des clôtures pour empêcher les bovins d’aller dans les cours d’eau ou le soutien financier au département de la conservation, Fonterra se penche sur l’enjeu de «l’acceptabilité de l’entreprise pour continuer à produire et exporter».

La guide reconnaît aussi que la sensibilité des clients sur des sujets sociétaux et environnementaux augmente. Elle précise que la coopérative a déjà restauré son image, en passant de la 9e à la 3e place des entreprises appréciées des Néo-zélandais. Elle explique: « Ici et en Chine, nous avons des équipes de communication en place pour répondre aux détracteurs du lait ». Le pays le plus peuplé du monde représente un tiers des débouchés de la filière nationale. La marque Fonterra y jouit d’une excellente réputation qu’elle cherche naturellement à entretenir. C’est aussi de Chine que viennent les investisseurs à la tête du concurrent qui monte, Synlait.

Livraison de lait vue de la laiterie.

L’adhérent de Fonterra doit détenir une part sociale par kilogramme de milksolid livré sur un an (moyenne des trois dernières années). La valeur de la part étant proche du prix actuel du lait, l’immobilisation représente de l’ordre d’un an de chiffre d’affaires pour une exploitation (©Pascal Rougier).

Dire que la filière, c’est Fonterra, serait un peu raccourci mais n’est pas si loin de la réalité actuelle. C’est en tout cas un peu le sentiment que laisse la visite du pays. Renforcé par le fait que tous les acteurs économiques, y compris les autres transformateurs, se placent par rapport à elle. Car elles existent. Ces autres entreprises de transformations à l’ombre de l’opérateur ultra-dominant. Il reste des coopératives. Westland (3,7% des approvisionnements) et Tatua (0,8%) n’ont pas intégré le géant à sa création en 2001, suite à la fusion de deux opérateurs et de l’organisme national qui gérait les exportations. Il y a aussi des privés, notamment Open country dairy (6%) et donc Synlait (2,9%), qui se sont développés depuis 2001.

Des référents régionaux pour animer l’amont

Sur le terrain, Fonterra en cède donc mais on imagine mal le (beau) bébé du pays se laisser dévorer. Constat fait ailleurs, dans d’autres élevages livrant d’autres opérateurs, mais l’attachement à leur coopérative est particulièrement fort chez les livreurs Fonterra rencontrés. L’entreprise entretient beaucoup de relations et d’interactions avec ses coopérateurs. Notamment grâce à son organisation qui anime ses territoires de production.

La coopérative entretient un extranet où les adhérents disposent de toutes les informations. « Un responsable régional assure le contact avec les adhérents. Nos producteurs doivent avoir tous les outils pour produire du lait, nous devons les y aider, explique Robin Moore, par exemple en cas de coup dur », comme en cas de tremblements de terre. L’archipel en subit environ 2.000 par an.

Le responsable régional est aussi missionné pour transmettre les consignes de Fonterra aux producteurs. Une autre personne est en charge de vérifier que chaque ferme a un plan de développement durable et que le cahier des charges de Fonterra y est respecté.

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Fonterra n’est que le 6e acteur mondial du lait en chiffre d’affaires en étant le deuxième en termes de collecte.

Les adhérents se souviennent par exemple de l’aide apportée par Fonterra lors de la dernière crise. Un prêt de trésorerie de 0,50NZ$/kgMS qui leur été proposé. Et si les parts sociales sont un investissement, leur rémunération se place comme un argument de fidélisation. La valeur actuelle est de 6,5NZ$ : les producteurs doivent en détenir au moins une par kg MS livré dans l’année.


Pour aller plus loin sur notre reportage Fonterra coopératives laitières Nouvelle Zélande, retrouvez l’intégralité de nos articles dans notre sommaire

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Pour aller plus loin, vous pouvez également aller dans notre dossier spécial Nouvelle Zélande :

Filière laitière Nouvelle Zélande : cap sur la Nouvelle Zélande avec une série de quinze reportages réalisés par Ronan Lombard, journaliste chez Entraid.

Cliquez sur l’image pour suivre le roadtrip de notre journaliste parti 15 jours en Nouvelle Zélande.