Formée avec les « CS »

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Formée avec les « CS »

« Le certificat de spécialisation est une plongée dans le milieu professionnel : c’est très formateur, j’ai adoré »,

A 25 ans, le parcours de Magali Paty lui a révélé son attirance pour l’élevage bovin et le matériel agricole. Elle se prépare néanmoins à envisager son avenir différemment pour raison de santé, mais ce sera dans tous les cas en milieu agricole.

l’origine, Magali Paty avait choisi le lycée professionnel Saint-Gabriel au Pellerin en Loire-Atlantique pour ses formations aux métiers du cheval. Mais il suffit d’un stage de classe de seconde dans une ferme laitière de Rouans pour déclencher son coup de cœur pour les vaches. « J’aime toujours les chevaux, mais je voyais davantage mon avenir professionnel auprès des bovins : la simplicité des éleveurs, leur mentalité, le travail varié et le rapport à l’animal m’ont beaucoup plu. » La lycéenne obtient son bac professionnel Cgea (conduite et gestion des exploitations agricoles) en 2013 et opte pour un Bts Acse en apprentissage au lycée des Etablières en Vendée. Mais les éleveurs maîtres d’apprentissage font défaut, et elle ne peut pas aller jusqu’au diplôme.

Travaux pratiques en cuma

Toutefois, elle rebondit aussitôt : « J’ai découvert les travaux des champs en bac pro. J’adorais le tracteur et je voulais suivre un CS(1) ‘Tracteurs et machines agricoles’ pour améliorer mon autonomie sur le réglage du matériel, l’entretien et les réparations. » Pour se préparer à cette formation au Centre d’agroéquipement à Nozay, elle passe quatre semaines à la cuma de l’Espoir à Rouans, où elle prend goût à la soudure. L’année suivante, la partie pratique de son CS se déroule à la cuma La Chéméréenne, comptant trois salariés. « J’y ai appris le métier de chauffeur-mécano en touchant à toutes les machines au fil des saisons. Le CS est vraiment très formateur, je ne pensais pas qu’on pouvait apprendre autant en si peu de temps. »

Après l’obtention du CS Tma en 2016, Magali rempile donc avec un CS lait. Les cours se déroulent à la ferme expérimentale des Trinottières près d’Angers, et la partie pratique sur une ferme angevine de 65 jersiaises. « J’ai à nouveau appris énormément en un an, avec de vraies responsabilités comme la traite du matin et les soins aux veaux. Et j’ai connu un nouveau coup de cœur avec la race jersiaise. »

Capacité à rebondir

Avec ses deux CS en poche à l’été 2017, l’enthousiaste jeune femme s’imagine aussi bien travaillant voire s’installant dans une ferme d’élevage, que salariée dans une cuma. Elle envoie des candidatures dans le secteur de Rouans et décroche dès septembre un poste de chauffeur-mécanicien pour remplacer un arrêt maladie à la cuma du Littoral à Saint-Père-en-Retz, une structure importante de neuf salariés. Elle enchaîne avec un Cdi au service de remplacement de Saint-Hilaire-de-Chaleons. « Au départ, je craignais de changer d’exploitation en permanence, mais en fait c’est très enrichissant de voir différentes façons de faire. De plus, la paye est satisfaisante et on a parfois du temps libre en période creuse. »

Depuis le mois de mai, Magali subit hélas une double tendinite au niveau des bras l’obligeant à interrompre son contrat. « C’est un coup dur, car cela risque d’être compliqué de poursuivre dans l’élevage, en particulier pour la traite. J’étais dévastée en réalisant cela. » Dans l’attente d’examens médicaux, Magali pense déjà à l’avenir. « Le point négatif de mon parcours est l’échec de mon Bts donc je vais peut-être profiter de cet arrêt forcé pour le refaire. De plus, cela m’ouvrira d’autres portes vers des métiers de conseil ou de commerce, davantage compatibles avec mon état de santé. Je trouverai du travail dans le milieu agricole, ça ne m’inquiète pas, je suis optimiste. Jamais je ne me suis dénigrée ou illégitime en tant que femme dans ce milieu.


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