Le groupement d’employeurs pour une nouvelle impulsion

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Le groupement d’employeurs pour une nouvelle impulsion

Avec Christophe Perraud qui présentait l’expérience de sa cuma sur le même sujet, Caroline Thieffry était invitée à la tribune de l’AG de la frcuma Ouest pour apporter des éléments de réussite d’un groupement d’employeurs.

A son assemblée générale, la fédération des cuma de l’Ouest travaillait sur les emplois dans les cuma. Elle avait invité la directrice du groupement d’employeurs Hélys, Caroline Thieffry. Grâce à son éclairage, la fédération a initié une séquence sur les nouvelles organisations possibles dans son réseau.

Né de la volonté de dirigeants d’entreprises rennais et vitréens en 2007, le groupement d’employeurs Hélys constitue, dix ans plus tard, une équipe de 60collaborateurs, partagés entre 100entreprises. Sa directrice, Caroline Thieffry, apportait son témoignage lors de la dernière assemblée générale de la Frcuma de l’Ouest, mobilisée sur la question de l’emploi. Avec la possibilité pour les cuma de mettre à disposition des adhérents leurs salariés, sans limite d’activité, de nouvelles perspectives s’ouvrent pour les groupes, encore faut-il faire fonctionner une organisation adaptée. «On n’emploie pas un salarié et on ne se partage pas un salarié comme on achète un matériel. Il y a des nouvelles fonctions, des nouveaux métiers à développer dans les cuma en réseau», rappelle Jean-Luc Boursier, président de la Frcuma Ouest.

Communication

Dans les cuma, les adhérents se connaissent et travaillent déjà ensemble, c’est une force, «c’est plus compliqué de créer de l’emploi partagé dans les grandes villes où les entreprises ne se connaissent pas», souligne l’experte. «Nous organisons régulièrement des rencontres entre les employeurs d’un même salarié.» Pour elle, il faut aussi impérativement «des valeurs communes. Sans ça, ça ne peut pas fonctionner. Chez nous par exemple, c’est la transparence et l’honnêteté des informations».

Les relations de confiance ne dispensent pas de règles précises qui sécurisent le système collectif. Car si le management se fait bien au niveau de l’entreprise que le travailleur a intégrée, le groupement reste l’employeur juridique. «2009 a été une année difficile, avec des entreprises adhérentes du groupement qui ont fermé. Grâce aux règles établies, avec un dépôt de garantie à la mise en place d’une prestation», le groupement a passé le cap. Depuis, il ouvre 20% de nouveaux postes tous les ans. «Nous avons un turn-over positif important. C’est-à-dire que souvent, les adhérents développent leur activité grâce à leur salarié qu’ils finissent par embaucher eux-mêmes à temps plein quand elle devient suffisante.»

Un facteur de développement

Travailler avec des gens qui ne sont pas là tout le temps, a ses spécificités et tous les candidats ne sont pas aptes à porter plusieurs casquettes. «Il leur faut une forte capacité d’adaptation», de l’organisation. En poste dans plusieurs entreprises, ils doivent aussi rester à niveau, «ils doivent être curieux pour aller chercher les informations diffusées lors de leurs jours d’absence. Les salariés ont une vraie gymnastique à faire».

Mettre en place le système et trouver la bonne personne n’est pas tout, il faut aussi faire en sorte que ça tourne. Et pour Caroline Thieffry, la communication et le professionnalisme sont des carburants. Au départ, Hélys formule un conseil pour que l’intégration se passe bien, «nous intervenons ensuite pour la médiation entre le salarié et l’entreprise. Les salariés ont un entretien professionnel régulier dans leurs entreprises, puis avec nous. Ces entretiens conditionnent leur formation qui, pour nous, est un point très important».

A lire et à voir : L’intervention de Caroline Thieffry sur le recrutement – Différencier compétence et aptitude