Guidage GPS en viticulture

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Guidage GPS en viticulture

Les techniques de viticulture de précision sont encore peu développées dans les cuma de Dordogne. Coûteuses, elles rendent malgré tout les chantiers plus efficaces et confortables pour les chauffeurs.

Les cuma viticoles de Dordogne sont encore peu équipées de matériels de précision. Jérôme Allègre, spécialiste agroéquipement de la fédération des cuma de Dordogne, fait le point sur ces équipements qui ont malgré tout de gros atouts.

Au coeur de la viticulture de précision, un concept : maîtriser la trajectoire et le guidage du tracteur. Des solutions de guidage gps en viticulture et d’autoguidage existent pour améliorer le confort et optimiser le rendement de l’outil qui ne subit plus de direction aléatoire ou approximative.

En vigne, contrairement aux grandes cultures, l’implantation de rangs réguliers facilite le repérage des itinéraires..

Quelques bénéfices du guidage GPS en viticulture

En premier lieu, un véritable confort de travail pour le chauffeur qui n’a plus à suivre les rangs.

Les outils sont de plus en plus techniques et précis, qu’il soient pour le travail du sol, la pulvérisation ou les travaux en vert. Le chauffeur, déchargé du guidage du tracteur, peut se concentrer sur cet aspect.

Certains outils, comme les pulvérisateurs confinés, sont complexes à manœuvrer. Souvent, le système Gps, en plus de guider le tracteur, cartographie les passages. Ainsi, il montre au chauffeur les passages déjà réalisés ; le chauffeur peut travailler en tournant, en allant chercher des passages plus loin.

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Plusieurs solutions de guidage

Avec un autoguidage Gps, les rangs sont enregistrés et dans le cadre d’une correction Gps de type Rtk. Dans ce cas, le positionnement des rangs ne bouge pas d’une année sur l’autre, car il est corrigé par une balise sur l’exploitation. Le chauffeur retrouvera ses lignes chaque année. L’autoguidage serait aussi possible sans Rtk (toujours avec une précision centimétrique), du fait que le chauffeur peut ‘recaler’ ses lignes, car les rangs se voient. Dans les deux cas, le tracteur « conduit tout seul », au moyen d’un volant électrique qui remplace le standard, ou en agissant directement sur l’hydraulique du tracteur.

Pour enregistrer les lignes, il faut passer cartographier les rangs à pied, enregistrer des points, ce qui peut aussi être réalisé à l’aide d’un drone. Une opération possible dès la plantation si elle se fait à la l’aide du Gps.

Avec le guidage mécanique, le tracteur est équipé de palpeurs qui viennent toucher les rangs et recentrent le tracteur dans le rang, en jouant sur l’hydraulique de la direction.

Se placer à une distance prédéfinie du rang

Avec un guidage par caméra, cette dernière détecte la couleur et le relief pour établir une vue 3D, et optimise le centrage du tracteur et de l’outil. Le champ de vision est suffisamment important pour pouvoir modéliser la végétation sur plusieurs mètres et permettre de gommer les écarts liés à l’absence de pieds ou la présence d’un pied moins développé. Ce système détecte les bouts de rangs par l’absence de pieds et avertit le chauffeur en amont par un signal sonore.

Enfin, le guidage laser permet de passer outre la poussière et reste opérationnel dans une végétation dense. Le laser balaie jusqu’à 20 m et permet de positionner le tracteur au centre de l’inter-rangs, mais également de placer le tracteur à gauche comme à droite à une distance prédéfinie du rang.

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Tests et projets de la fdcuma

La fédération des cuma de Dordogne devrait travailler cette fin d’année 2020 sur ce thème en partenariat avec Trimble, la cuma du Besajou ainsi que d’autres cuma intéressées.

Dans un premier temps, la fédération testera tous ces systèmes de guidage, afin d’en analyser leur performance et étudier un seuil de rentabilité. La prochaine étape pourra être celle de la cartographie des parcelles, cartographies des rendements, mesure par drone de la vigueur des parcelles, des zones de pieds manquant, des éventuelles maladies détectées.

Une fois établies à un instant ‘T’, ces photographies permettront d’établir des cartes de préconisations, destinées à dessiner des zones différentes correspondant à des modulations de doses, à des apports différents. Lues par le pulvérisateur ou l’épandeur, ces cartes leur permettront par exemple de moduler l’apport d’engrais, de fongicides, etc, suivant la préconisation.

Les coupures de tronçons par buse est un sujet sur lequel la fdcuma entend travailler pour mesurer l’économie possible d’intrants en coupant automatiquement la pulvé en bout de rang et zone de pieds manquant et en adaptant le nombre de buses  à la hauteur des pieds.

Guidage GPS en viticulture : pour se concentrer sur le travail effectué

Les systèmes de guidage de tracteurs, enjambeurs et porteurs permettent de délester le chauffeur de la conduite, qui peut alors se concentrer sur le travail effectué. Ceci se révèle d’autant plus intéressant que le nombre d’outils attelés sur le tracteur est important.

Il s’agit également d’un vecteur de confort, le chauffeur se concentrant sur le travail à faire. Moins sollicité, il est moins stressé, moins fatigué en fin de journée. Les chauffeurs qui y ont goûté ont du mal à revenir en arrière.

En outre, ces systèmes réduisent la fatigue musculaire et/ou osseuse au niveau du cou, que l’on observe régulièrement en conduite classique à force de se retourner sans cesse. Comparativement à la conduite traditionnelle, les précisions offertes par les systèmes de guidage (1 à 5 cm, contre plus ou moins 15 cm en manuel) autorisent des vitesses de chantier plus importantes.

Certains utilisateurs en prétaillage augmentent leur débit de chantier jusqu’à 40%, se concentrant sur l’ouverture et la fermeture des disques. Ceci se traduit par une consommation moindre de carburant et un coût de main-d’œuvre réduit.

Selon les constructeurs, cela compense le coût élevé de l’autoguidage (10 000 à 25 000 euros selon les solutions). À cela, s’ajoute l’aspect sécuritaire de ces solutions, puisque cela supprime les faux mouvements de conduite et limite les casses sur le matériel, la vigne ou le palissage.

En travail du sol intercep, le positionnement plus précis autorise un réglage plus pointilleux des outils qui peuvent travailler au plus près des pieds de vigne.

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