Idée reçue 3: Récolter la luzerne est contraignant et sa conservation difficile

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Idée reçue 3: Récolter la luzerne est contraignant et sa conservation difficile

]Le rythme des récoltes sur la saison doit laisser le temps à la luzerne de reconstituer des réserves. Il est recommandé de la laisser fleurir au moins une fois dans l’année (@archives Entraid).

Valoriser la luzernière s’avère sans doute plus technique que d’autres cultures fourragères. Néanmoins des bonnes pratiques permettent de réussir, aussi bien en ensilage, qu’en enrubannage ou qu’en foin.

Foin, enrubannage ou ensilage. La luzerne est bien compatible avec les différentes technologies classiques de récolte des fourrages conservés. Le premier point est qu’elle se récolte en plusieurs fois et la première date de coupe est cruciale. En France, le 15 mai serait un bon repère. La luzerne est au stade ‘début bourgeonnement-bourgeonnement’ C’est ici qu’elle présente une qualité alimentaire optimale. Un bon rythme des coupes ensuite, soit tous les 30 à 40 jours, remplit les stocks. À la fois, il préserve la pérennité de la luzernière puisqu’il doit laisser le temps à la plante de reconstituer ses réserves. 

Pérennité de la luzernière: la récolte maîtrisée valorise le rendement et les valeurs alimentaires

La luzerne n’est pas une plante facilement ensilable. Sur la base de ce constat, la meilleure solution qui facilitera la conservation est d’élever la teneur en matière sèche par rapport aux habitudes prises avec d’autres fourrages ensilés. Dans le cas d’une première coupe vers fin avril ou début mai sur une fenêtre de 48 à 60 heures, viser un taux de matière sèche de 40 à 45% est déjà possible. Plus humide, le fourrage connaîtra des pertes par les jus déjà non négligeables: au-delà des 10%. De plus, l’itinéraire de fenaison devra concilier deux autres objectifs: préserver les feuilles et éviter de rouler sur le fourrage. Ces derniers prévalent tout autant pour les autres présentations de la légumineuse.

Temps de séchage contre préservation des feuilles, le compromis en fenaison

En particulier dans le bassin d’élevage du Grand Ouest, la météo ouvre rarement des fenêtres suffisantes pour produire du foin de luzerne en se passant d’un conditionneur et/ou de trop user la faneuse. Dès lors, le cultivateur doit trouver un compromis. En fonction de la fenêtre qui se présente, celui-ci doit arbitrer entre la vitesse de séchage et le risque de perte de feuilles. Limiter l’agressivité de ces opérations est ensuite un autre levier. Dans le cas où la fauche à plat n’est pas envisageable, que l’éleveur n’a pas accès à une conditionneuse à rouleaux, il sera important de soigner les réglages pour épargner la luzerne  (régime, les peignes, desserrer la tôle). Concernant le fanage, on veillera à intervenir sur fourrage humidifié.

L’enrubannage est l’idéal sur les petits chantiers

L’enrubannage n’affranchit pas des bonnes pratiques de fenaison qui préservent les feuilles. Néanmoins, il est une solution plus légère à mettre en œuvre qu’un ensilage, sur une petite surface. Par rapport au foin, il est moins exigeant en termes de fenêtre météorologique. La teneur en matière sèche idéale ici est autour de 60%. Deux paramètres joueront sur la qualité de la conservation: la densité et l’emballage. Une bonne application dans la réalisation des bottes est requise. Quant au film, il faudra absolument proscrire les perforations, chaque déplacement des gros chamallows devenant donc une opération à risque.

Retrouvez les cinq autres idées reçues sur l’autonomie protéique ici.

En vidéo sur le même sujet : Soigner ses récoltes de légumineuses fourragères.

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