Impayés, faire appel à un cabinet extérieur

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Impayés, faire appel à un cabinet extérieur

Lionel Philip, à la tête de la cuma Bourlens céréalière (47).

Sylvie Berrouet, présidente de la cuma Viti Médoc Environnement (33) et Lionel Philip, à la tête de la cuma Bourlens céréalière (47), ont recours à un cabinet extérieur pour régler leurs impayés.

Le risque d’impayés peut affecter toutes les cuma qui, par essence, sont tributaires de la bonne santé économique de leurs adhérents. Il est donc des questions que les responsables doivent se poser pour se préparer à la survenance d’un impayé pour une facture par exemple. Il y a deux catégories de personnes: celles qui sont de bonne foi et qui connaissent des difficultés momentanées, avec lesquelles il est facile de trouver un accord. Et puis, il y a les autres, qui ne répondent plus aux différents courriers et pour lesquels la situation finit par s’envenimer.

«Le sujet revenait régulièrement au sein de notre conseil d’administration. Il y a eu un débat plutôt vif lorsque nous avons décidé de faire appel à un cabinet extérieur pour régler les dossiers litigieux. Certains n’étaient pas d’accord car ils redoutaient de perdre la bonne entente du groupe. Au final, la décision a été prise début 2018, pour six dossiers non réglés, pour une somme de 50.000 euros, alors que notre chiffre d’affaires atteint 300.000 euros», témoigne Lionel Philip, président de la cuma Bourlens la Céréalière. Ce manque de trésorerie était préjudiciable à la structure. Elle a été ainsi contrainte de faire un emprunt à court terme de fonctionnement avec des annuités payées par tout le monde.

Plus de contraintes administratives

«Faire appel à un cabinet extérieur présente d’autres avantages: une fois que le dossier est déposé, on se sent libéré des tâches administratives et des freins humains.» Un seul dossier représentait une somme de 20.000 euros. Pour la cuma de Bourlens, ce choix difficile sur le plan humain se révèle positif pour la santé économique de la structure. Au terme des deux ans, la moitié des sommes dues a été récupérée et pour le reste, des échéanciers sont en place. Le cabinet assure le suivi, les relances, contrôle les échéanciers.

Sylvie Berrouet, à la tête de la cuma vinicole Viti Médoc Environnement à Blaignan-Prignac (33), recommande cette solution qui permet de préserver la bonne santé financière de la cuma et la bonne entente entre les adhérents.

Impayés : Sylvie Berrouet, présidente de la cuma Viti Médoc Environnement fait parfois appel à un cabinet extérieur.

Sylvie Berrouet, présidente de la cuma Viti Médoc Environnement (33).

«A un moment, la coopérative n’a pas d’autre choix. Notre cuma s’est constituée autour de la création d’une station d’effluents viticoles. Nous avions investi 1,4 million d’euros avec un emprunt de 342.000 euros. Au sein du groupe, il doit y avoir une solidarité et une entraide sur le plan financier, humain et une équité de traitement. Si plusieurs adhérents font défaut, cet équilibre est rompu. Le montant des impayés a atteint 11000 euros sur trois dossiers. Oui, avec le recul, c’est un choix que je conseille vivement, quand les solutions amiables sont épuisées. Cela donne de bons résultats, le montant a été récupéré en totalité en trois ou quatre mois. Seul regret, nous rencontrons le même souci avec les factures suivantes. La solution est avantageuse, malgré les frais. Nous sommes agriculteurs, ce n’est pas notre travail. Mieux vaut confier cette mission délicate à des professionnels.»

La Fédération en appui

La fédération des cuma de Gironde, en lien avec celle du Lot-et-Garonne, a mis en place un service d’assistance administrative aux cuma. La collaboratrice affectée à cette tâche peut prendre en charge la saisie comptable, la facturation ou les relances en cas d’impayés. Une aide précieuse pour les responsables.

Article extrait du numéro spécial Entraid’ Gironde et Lot-et-Garonne – Février 2020.

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